Vous avez exclusivement motivé votre question par des considérations sanitaires, monsieur le Premier ministre, et vous avez eu raison, car la situation du pays reste très grave. Nous aurons franchi, cette semaine, la barre des 100 000 morts de la covid-19 et plus de 5 millions de personnes ont contracté le virus – certains souffrant, malheureusement, d'un covid long, dont les symptômes persistent au-delà de l'infection. J'ai une pensée pour toutes les familles endeuillées ou frappées par la maladie.
Notre choix doit donc être exclusivement motivé par des considérations sanitaires. Reconnaissons-le : aucune solution n'était évidente ni idéale. Deux hypothèses se présentent. D'une part, on peut considérer qu'il est exclu de confiner la démocratie, et que les élections doivent se tenir coûte que coûte – soit qu'on anticipe une amélioration de la situation sanitaire et le franchissement du pic de la troisième vague d'ici à juin, comme en juin 2020 pour la deuxième vague ; soit qu'on estime que la situation restera difficile, mais que les garanties nécessaires de sécurité sanitaire pourront être apportées pour mener la campagne et tenir le scrutin.
D'autre part, on peut retenir l'hypothèse que la situation sanitaire restera difficile en juin, et aussi, malheureusement, à l'automne – car peut-être serons-nous menacés par des variants étrangers résistant au vaccin. Rien ne garantit que, cet automne, la situation sera meilleure qu'aujourd'hui. Dans ce cas, il serait préférable de reporter le scrutin non pas à 2021, mais à 2022.
Le groupe Agir ensemble est tiraillé entre ces deux hypothèses, dont chacune présente des avantages et des inconvénients.