Si à quelque chose malheur est bon, la crise sanitaire aura permis qu'un nouveau regard soit porté sur le monde de la santé. Notre système de santé, déjà très fragilisé, n'a tenu que grâce au courage et à l'investissement sans faille des soignants.
Il n'était plus pensable de ne pas prêter l'oreille à leurs revendications. Il aura pourtant fallu une crise sanitaire inédite et plus d'un an de grèves dans les services d'urgences et les hôpitaux pour enfin appliquer la revalorisation salariale de professions dont les compétences, la technicité et le rôle sociétal ne peuvent plus aujourd'hui être ignorés.
Cette revalorisation issue du Ségur de la santé est un pas essentiel que nous saluons, et qui doit s'accompagner de tout ce qu'exige la gravité de la situation du système de santé français, pour que celui-ci retrouve son prestige d'antan et son adéquation avec notre époque et notre société. Si le chemin est encore long, force est de constater que nous allons dans le bon sens.
À l'heure où notre pays traverse un troisième confinement, nous ne pouvons nier que le secteur de la santé conditionne tous les autres. Ce sera encore le cas demain et cela doit le rester. Même si l'espoir induit par le déploiement des vaccins est énorme et si nous finirons par sortir de la crise sanitaire, ne perdons pas de vue que notre devoir est de rompre avec les directions qui n'ont fait qu'affaiblir, année après année, le système de santé français. Ce combat est essentiel et mérite qu'on lui accorde une réelle volonté politique et les moyens nécessaires à sa réussite.
Les réformes que nous apportons au système de santé, donc à la France tout entière, doivent être tangibles, se fonder sur la réalité du terrain, partir de celles et ceux sans lesquels il n'existerait pas : les soignants. Ces derniers ont observé le milieu de la santé avec une attention et un réalisme remarquables. Dans chaque branche, ils ont proposé des évolutions pour redonner de l'attractivité à leurs professions, attractivité qui manque cruellement.
Aussi, face à un texte annoncé comme la mise en application de la concertation du Ségur, les attentes étaient considérables. Je salue le travail accompli par notre collègue Stéphanie Rist et la remercie d'avoir fait évoluer le texte lors des auditions et des débats en commission.