Nous arrivons au titre V, qui suscite beaucoup de discussions. Si, en démocratie, le débat est plutôt sain et normal, il fait parfois oublier les principes pour lesquels certaines mesures sont proposées, voire conduit à imaginer des antagonismes là où il n'y en a pas. Beaucoup a été dit, y compris à l'instant, sur le sujet dont nous allons discuter : l'alimentation, et son impact sur le climat. Il faut en revenir à des principes clairs.
Pourquoi un chapitre sur l'alimentation quand on se préoccupe de climat ? Avant-hier, l'ADEME – Agence de la transition écologique – a rappelé que 23 % de l'empreinte en gaz à effet de serre des Français proviennent de leur alimentation. Après avoir adopté des mesures portant sur les transports et sur le logement, il est donc logique que nous nous intéressions à cette question.
Comment faire baisser l'impact climatique de notre alimentation ? Pour cela, deux pistes principales : la consommation de produits durables, locaux et de saison, et la diversification de nos sources de protéines. Tel est l'objet du titre V : permettre aux consommateurs de reconnaître les produits durables et locaux, en les labellisant ; fixer des objectifs minimaux de consommation de ces produits, à la suite de ce que la loi ÉGALIM a prévu ; lutter contre la déforestation importée.
Nos débats débutent avec l'article 59, qui concerne les menus végétariens : s'il est bien un sujet qui déchaîne les passions, c'est celui-là, bien souvent à tort d'ailleurs. Et à tort, certains ont voulu nous opposer, Julien Denormandie et moi-même, sur ce sujet.