Intervention de Bruno Millienne

Séance en hémicycle du vendredi 16 avril 2021 à 15h00
Lutte contre le dérèglement climatique — Article 59

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Millienne :

…c'est-à-dire que nous souhaitons tous une alimentation mieux équilibrée et plus saine pour tout le monde, mais surtout pour nos enfants, puisque c'est dans l'enfance et l'adolescence que l'organisme y puise les plus grands bienfaits – pour ce qui est des adultes, il ne reste qu'à espérer qu'ils continuent à suivre des règles alimentaires saines.

Nous avons le même objectif, mais nous divergeons sur la méthode. Nous savons que la filière bovine française est en train de s'engager très fortement dans la baisse des gaz à effet de serre et qu'elle produit une viande de qualité – bien supérieure à celle qu'on peut trouver dans nos cantines scolaires. Il n'est pas normal que l'agneau servi dans ces cantines provienne essentiellement de Nouvelle-Zélande : sur ce point, on pourrait effectivement faire beaucoup mieux.

En revanche, vous proposez d'introduire les protéines végétales dans les menus alors que nous n'en sommes qu'au début du plan mis en place par le ministre. Ce plan représente un effort considérable et inédit en faveur des protéines végétales, et il faut sans doute laisser le temps au temps, pour que les choses se mettent en place.

J'apprécie l'avancée que constitue l'obligation d'introduire des menus végétariens dans la restauration, car cela aura un effet de levier important. Pour être tout à fait honnête, j'avais moi-même déposé un amendement obligeant les collectivités territoriales à proposer ces menus végétariens. En regardant le rapport sur l'expérimentation issue de la loi ÉGALIM, je me suis néanmoins aperçu que certaines collectivités étaient dans l'incapacité de servir ces repas. Certes, c'est relativement facile pour les collectivités qui traitent avec des grands de la restauration collective ; je ne les citerai pas, mais tous proposent des menus végétariens et il suffit de passer la commande. Mais ces menus végétariens sont-ils ceux que l'on souhaite retrouver dans les assiettes de nos enfants ? Je n'en suis pas sûr.

En d'autres termes, cela signifie qu'il va falloir remettre des cuisines centrales en régie, alors que, malheureusement, le système s'est éteint dans beaucoup de collectivités territoriales, régions ou départements. Cela impliquera de lourds coûts d'installation, de recrutement et de formation du personnel. Nous devrons donc aider les collectivités, mais cela ne se fait pas en un claquement de doigts.

Enfin, madame Panot, je suis désolé de vous contredire, mais la restauration collective dans les collèges et les lycées ne dépend pas de l'État : elle dépend du département pour les collèges, et de la région pour les lycées. Ce n'est pas, contrairement à ce que vous avez dit, l'État qui impose les menus.

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