L'article 59 prévoit l'expérimentation du menu végétarien proposé quotidiennement dans la restauration collective. On peut ne pas être d'accord avec cette idée ou s'y rallier progressivement – moi-même, j'évolue dans ma réflexion et il m'arrive de rompre avec certains de mes préjugés – mais l'expérimentation me paraît en tout cas un bon outil, et je n'ai d'ailleurs pas voté les amendements de suppression de l'article.
Les amendements que nous examinons ici vont en revanche beaucoup plus loin. Ils instaurent, à brève échéance, une obligation lourde de conséquences, notamment en termes de charges supplémentaires pour les collectivités – et l'on pourrait d'ailleurs se demander s'ils ne relèvent pas de l'article 40.
Je lisais le témoignage des quelques maires qui ont mis en place les menus végétariens quasiment quotidiennement dans leur commune. Ils sont au nombre de 200 pour 35 000 communes – ce qui est beaucoup pour certains, peu pour d'autres.
L'un d'entre eux expliquait avoir engagé une politique volontariste pour mettre en place ces menus, tout en observant qu'il était vraisemblablement impossible aujourd'hui de contraindre l'ensemble des communes à faire de même.
En effet, cela nécessite une formation pour ceux qui font les menus et les cuisinent, qu'il s'agisse d'agents municipaux ou d'employés du secteur privé, car on ne compose pas de la même manière un menu standard avec de la viande et un menu végétarien, qui doit fournir le bon apport nutritionnel et être le plus équilibré possible. Cela nécessite aussi d'investir dans l'aménagement des cuisines afin que celles-ci soient adaptées.
L'expérimentation est donc une première étape, mais il ne peut être question d'obliger toutes les collectivités à mettre en place ces menus végétariens dès 2023, c'est-à-dire demain matin.