Intervention de Julien Denormandie

Séance en hémicycle du vendredi 16 avril 2021 à 21h00
Lutte contre le dérèglement climatique — Article 60

Julien Denormandie, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Je crois également qu'il ne faut absolument pas opposer bio et HVE. Souvent, les agriculteurs certifiés HVE critiquent les agriculteurs certifiés bio, et inversement. C'est une guerre fratricide qui n'a aucun sens. À l'inverse, tout le monde devrait avancer ensemble dans les volets de transition, comme l'a dit M. Potier.

Ensuite, madame De Temmerman, la charte EVA n'a pas atteint le niveau 2 de la certification environnementale. C'est le cas en revanche de la charte EVA-environnement, qui est différente, puisqu'il s'agit d'un sous-label, ou plus exactement d'un sur-label, du label EVA.

Monsieur Prud'homme, il faut garder en mémoire que la liste des produits éligibles de la loi ÉGALIM comprend déjà ceux qui possèdent la certification HVE. Le texte ne peut prévoir de les y ajouter – ils sont déjà inclus. La loi ÉGALIM dispose que la certification HVE 2 est valable jusqu'en 2030. L'amendement vise à inscrire la date de 2027, pour accompagner la transition.

Vous avez adopté en fin d'après-midi l'amendement n° 5400 rectifié , qui tend à inscrire un seuil de 60 % de viande bovines, porcines, ovines et de volailles et des produits de la pêche de qualité parmi les viandes et les produits de la pêche servis en restauration collective. Ce dispositif fait avancer tout le monde. Quel est notre principal combat ? Comme je l'ai dit à de multiples reprises, c'est d'améliorer la qualité de la viande. Le taux de volailles importées est incroyablement élevé dans la cantine de nos enfants. Inclure de la volaille française – de qualité, et produite dans nos territoires – ne contrevient pas à la défense de la qualité. Le taux de 60 % est colossal. C'est une dynamique nécessaire, quand on voit qu'en moyenne 53 % des viandes sont importées, chiffre encore plus élevé pour les volailles.

Enfin, monsieur Prud'homme, je ne veux pas polémiquer car il est tard et nous devons avancer dans l'examen du texte, mais je trouve toujours amusant que vous nous conseilliez de mettre les moyens sur les PAT. Songez qu'ils étaient financés à hauteur de 6 millions d'euros sur quatre ans et que la majorité a adopté en loi de finances des crédits tels qu'ils le sont désormais à hauteur de 80 millions sur deux ans. Certes, on pourrait encore aller plus vite, mais on a déjà incroyablement accéléré – la moindre des choses serait de le reconnaître.

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