Intervention de Jean-Paul Dufrègne

Séance en hémicycle du lundi 3 mai 2021 à 16h00
Bilan de la loi Égalim et relations commerciales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Paul Dufrègne :

La loi ÉGALIM a fait couler beaucoup d'encre depuis sa promulgation en novembre 2018, et pour cause : sur elle reposaient les espoirs de nos agriculteurs et agricultrices, qui essaient de vivre dignement de leur travail. Pourtant, elle en a déçu beaucoup. Avec cette loi, vous avez voulu jouer sur tous les tableaux : vous avez tenté d'augmenter la valeur de nos productions agricoles pour une rémunération plus juste, tout en ne régulant en rien les relations commerciales sur le territoire national ou à l'international. Labelliser nos viandes et faire travailler les filières d'exception, c'est louable et nécessaire ; mais il ne faut pas, en même temps, renforcer nos relations avec les pays où les restrictions ne sont pas les mêmes, et qui nous imposent une concurrence déloyale, comme nous l'avons fait en nous lançant dans les négociations de l'accord de libre-échange avec le MERCOSUR. Face aux bœufs dopés aux hormones et élevés de manière intensive, nos éleveurs de charolaises n'ont qu'à bien se tenir. Il faut également donner à nos agriculteurs et agricultrices les moyens de mieux se défendre face aux grandes surfaces et aux intermédiaires.

Depuis la promulgation de la loi ÉGALIM, je n'ai cessé d'appeler votre attention sur ses lacunes : l'article 44, le manque de volonté pour rémunérer dignement nos agriculteurs et l'absence de prise en considération des conséquences du réchauffement climatique, de l'accélération du commerce international et de la concurrence déloyale en France ou à l'étranger. J'ai toujours discuté avec vous de manière constructive.

Alors que vous avez annoncé qu'une proposition de loi « ÉGALIM 2 » serait débattue fin juin sur nos bancs, comptez-vous enfin réguler les relations commerciales, afin d'assurer à nos agriculteurs la rémunération qu'ils méritent et de lever une partie des doutes qui les envahissent de plus en plus, jusqu'à en amener certains, hélas, à envisager de quitter la profession ?

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