Les travaux que nous avons menés l'ont été non pas sur des bases théoriques mais sur des exemples qui fonctionnent. Dans le domaine du lait, l'entreprise LSDH, dirigée par Emmanuel Vasseneix, une personne formidable, a mis en place des contrats tripartites, pluriannuels et transparents, qui permettent une rémunération des producteurs laitiers à la hauteur de leurs coûts de production. Cette démarche existe depuis plusieurs années et ne cesse de croître : d'autres initiatives viennent compléter le dispositif, comme la très belle initiative « C'est qui le patron ?! »
Nous avons analysé les raisons pour lesquelles ces initiatives fonctionnent. LSDH est une entreprise qui réalise du profit, rémunère ses salariés, crée de la valeur et investit : sa pratique ne se fait donc pas au détriment de son intérêt social. Elle agit au bénéfice de l'ensemble de la filière, car elle a bien compris que, si elle voulait continuer à investir, il fallait des éleveurs laitiers sur son territoire ou à proximité.
Les travaux conduits avec Grégory Besson-Moreau et Thierry Benoit, dans le cadre de la mission d'information et, maintenant, dans celui de la proposition de loi, visent à étendre les pratiques qui fonctionnent. La contractualisation, la pluriannualité, la transparence, la prise en compte d'un indicateur de coût de production, enfin, le fait de rendre obligatoires les pratiques inventées par des précurseurs comme LSDH et qui fonctionnent, tout cela me paraît pouvoir changer la donne. Il faudra avoir beaucoup de courage politique et de détermination, mais je suis sûr que nous l'aurons ensemble.