Intervention de Arnaud Viala

Séance en hémicycle du lundi 3 mai 2021 à 16h00
Bilan de la loi Égalim et relations commerciales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArnaud Viala :

J'étais présent, et même très impliqué, lorsque le projet de loi ÉGALIM a été débattu à l'Assemblée. Je vous le dis d'emblée : je l'ai voté. J'avais pourtant des doutes sur plusieurs de ses aspects, notamment ceux concernant la fixation des prix. Je voudrais vous interroger sur trois d'entre eux.

Premièrement, face au manque d'effets positifs de la loi ÉGALIM sur la rémunération des producteurs, vous avez annoncé vouloir revisiter une autre loi, la loi de modernisation de l'économie, qui a notamment favorisé la très grande concentration de la grande distribution en France. Je souscris à cette idée et je voudrais que vous me disiez, monsieur le ministre, où vous en êtes de cette modification et comment vous l'envisagez.

Deuxièmement, dans mon département de l'Aveyron, de très nombreuses productions se font sous appellation d'origine contrôlée (AOC) ou protégée (AOP), ou sous indication géographique protégée (IGP). Pour assurer leur visibilité et leur juste rémunération, elles ont besoin de deux garanties : d'abord l'assouplissement des marchés publics, afin de favoriser l'approvisionnement local ; ensuite la prise en compte véritable de la réalité des coûts, notamment en matière de main-d'œuvre. Comment comptez-vous permettre ces améliorations ?

Enfin, dans la réforme du « paquet lait », entreprise il y a quelques années, le lait de brebis a été traité de la même manière que le lait de vache. S'agissant en particulier des organisations de producteurs et de leurs rapports avec les industriels, les cadres ont été simplement transposés de la production laitière bovine à la production laitière ovine. Au passage, l'écosystème tout à fait original qui existait dans le bassin de Roquefort a disparu, alors qu'il constituait une interface très intéressante entre les producteurs et les industriels. Certaines dispositions actuelles bloquent, en outre, la possibilité pour les producteurs d'entretenir un rapport de gré à gré avec ceux qui transforment leurs produits. Il faut leur apporter une réponse et je vous ai d'ailleurs interrogé récemment par écrit à ce propos.

Je termine en vous disant que nous vous attendons dans l'Aveyron : vous pourrez ainsi y observer les dégâts du gel dont vous savez qu'ils ont été considérables.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.