La loi ÉGALIM a été adoptée voilà bientôt trois ans. Elle a suscité de nombreux espoirs chez les agriculteurs, notamment dans mon territoire, consacré principalement à l'élevage de vaches charolaises. Je souhaite donc vous interroger en particulier sur la filière viande. Vous avez déjà eu l'occasion de le dire : c'est une question de souveraineté. Le rapport Papin montre l'importance de la filière bovine en la matière : elle est particulièrement déstructurée, notamment en raison de la prédominance de certains acteurs ultra majoritaires. Il apparaît donc nécessaire de la refonder entièrement.
Comment peut-on réellement construire les prix en partant du coût de production supporté par les agriculteurs, cela afin de leur éviter des ventes à perte, normalement interdites ? Nous devons poursuivre cet objectif et il ne faut pas nous y tromper : ce qui est en jeu, c'est aussi la dignité des agriculteurs et leur capacité à vivre de leur travail.
J'aimerais également évoquer le principe du mieux-disant français, qui oblige à se conformer à des normes qui ne sont pas toujours d'origine parlementaire et qui peuvent concerner la production, l'abattage ou la distribution. Elles rendent les produits français – c'est vrai pour le bœuf mais aussi pour d'autres viandes – moins compétitifs que des viandes allemandes, irlandaises, sud-américaines ou canadiennes. Nous laissons entrer sur notre territoire des produits ne respectant pas toutes les normes que nous imposons à nos propres agriculteurs. Comment faire pour qu'une telle situation cesse ?
Enfin, nos éleveurs attendent du Gouvernement qu'il fixe un cap quant à l'évolution des cheptels, à leur taille et aux modes de production de la viande. Que peut-on leur répondre pour préparer l'avenir de l'agriculture française ?