Intervention de Julien Denormandie

Séance en hémicycle du lundi 3 mai 2021 à 16h00
Bilan de la loi Égalim et relations commerciales

Julien Denormandie, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

À travers les trois questions que vous posez et à ce stade de nos débats, il est possible de prendre un peu de recul pour mettre en avant ce qu'est le caractère propre de notre agriculture, à savoir la qualité, tant environnementale que nutritionnelle. Nos débats dépassent la simple question – ô combien complexe – de la rémunération : ils impliquent la question encore plus large de notre modèle de production.

Si nous croyons dans le modèle français – celui de la qualité –, nous ne pouvons pas, au même moment, accepter la guerre des prix, laquelle est antinomique avec une amélioration de la qualité, sauf si nous acceptons que cette dernière se fasse au détriment de la rémunération des agriculteurs, auquel cas nous parviendrions à un modèle qui ne serait pas pérenne : à la fin, il n'y aurait plus d'agriculteurs.

Le débat qui s'ensuit est donc fondamental : il met en jeu notre modèle de la qualité. Il englobe ce que vous évoquez dans votre troisième question, s'agissant de la taille des cheptels. Personne ne sait – ou trop peu de personnes, parce que certains diffusent des informations contraires et fausses – que la taille moyenne des élevages français se situe parmi les plus petites d'Europe et qu'elle est sans commune mesure avec ce qui peut être observé dans les pays de l'Est, en Asie ou aux États-Unis. C'est vrai non seulement pour les élevages de truies, de bovins mais aussi de volailles, qui sont en moyenne trois fois plus petits que dans le reste de l'Europe, sans parler de l'Ukraine, du Brésil ou des États-Unis.

Pour ma part, je crois beaucoup à la qualité liée au territoire et à la proximité. Il faut donc lutter contre les idées préconçues – et Dieu sait qu'elles sont nombreuses ! – et accompagner la montée en qualité par le biais de la PAC, du plan de relance ou de la meilleure répartition de la valeur dans le cadre de la loi ÉGALIM.

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