La première partie de votre question est très révélatrice d'une injonction paradoxale parfois formulée par la société. Le Gouvernement tient à ce point compte de la forte demande sociétale concernant la castration à vif des porcelets qu'un arrêté a été pris pour mettre fin à cette pratique à partir du 1er janvier 2022. Qui demande l'arrêt de la castration à vif des porcelets ? Le consommateur. Or cette pratique a pour but d'éviter que la viande ne sente, car le même consommateur ne veut pas trouver, une fois de temps en temps, une odeur sur son morceau de jambon. Acceptera-t-il de rémunérer le producteur de cochon de manière à compenser le coût induit de la suppression de la castration à vif ? Là est la question. Depuis un an, nous réfléchissons au moyen de répartir ce coût tout au long de la chaîne.
Il y a trop longtemps que les agriculteurs font les frais de ces injonctions paradoxales. L'arrêt de la castration à vif ne pose pas de problème technique ou économique : elle devient inutile si le consommateur accepte de temps en temps d'avoir un jambon qui sent un peu plus fort…