Le citoyen et la société pourront ainsi contractualiser avec l'économie, sans oublier aucun des maillons de la chaîne. Pour ma part, je suis autant attentif au salaire de l'ouvrier de l'agroalimentaire, du chauffeur du camion de lait et du fabricant de fromage qu'à celui du producteur de lait. Il faut des contrats tripartites et pluriannuels.
Troisième et dernier levier : ayant des bases marxistes solides, je pense qu'il faut construire des institutions, des organisations, c'est-à-dire les appellations d'origine protégée dont nous avons parlé lors des débats sur les lois Sapin 2 et ÉGALIM. Nous allons faire des propositions dans ce sens en juin, lors de l'examen de la nouvelle proposition de loi. Comme notre collègue eurodéputé Éric Andrieu, nous pensons que les AOP doivent bénéficier de dispositions spécifiques, être dotées de moyens leur permettant de bâtir des prix mais aussi des volumes dans de grandes régions et écosystèmes cohérents.
Qui construit des prix sans volumes se moque du monde et du peuple. Or le peuple paysan a besoin d'être reconnu désormais par la justesse et la dignité de ses prix.