Intervention de Philippe Chalmin

Séance en hémicycle du lundi 3 mai 2021 à 16h00
Bilan de la loi Égalim sur la rémunération des agriculteurs

Philippe Chalmin, président de l'Observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires :

Monsieur de Courson, j'ai déjà presque répondu à votre première question. On peut imaginer, effectivement, une logique contractuelle. Entre autres possibilités, le prix de marché pourrait servir de référence, afin que, grâce à un mécanisme ad hoc, les parties prenantes s'accordent de manière transparente sur un prix, à un moment donné.

Supposons, par exemple, que le cours du blé pour la campagne 2022, d'environ 200 euros la tonne, soit rémunérateur pour un céréalier. Celui-ci peut déjà, s'il le veut, à partir de ce cours, fixer un prix auprès d'un premier acheteur – quant à savoir quelle en sera la conséquence pour le consommateur qui achète du pain, c'est une autre histoire.

Un nombre donné de filières pourraient effectivement entrer dans une logique de contractualisation tripartite. Je pense, malgré tout, à la filière laitière, au moins pour la partie produits frais. Cela pourrait éventuellement être le cas de la charcuterie, d'ailleurs pas forcément dans la logique de la viande bovine. En effet, si je sympathise tout à fait avec M. Gauthier, producteur de race allaitante, je rappelle que 60 % de la viande bovine que nous mangeons provient de vaches laitières de réforme. Dès lors, malheureusement, le marché de la viande est très dépendant des évolutions du prix du lait et des décapitalisations de cheptel.

J'en viens à la décartellisation des centrales d'achat. Paradoxalement, la concentration des acheteurs n'est pas tellement plus marquée en France que dans d'autres pays. Or c'est en France – je suis obligé de le constater – que l'exercice annuel des négociations donne lieu, chaque année, à pareil psychodrame.

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