Intervention de Martine Leguille-Balloy

Séance en hémicycle du lundi 3 mai 2021 à 16h00
Bilan de la loi Égalim sur la rémunération des agriculteurs

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Leguille-Balloy :

Ma question s'adresse principalement à Mme Devienne, mais aussi, certainement, à M. Gauthier.

Madame Devienne, vous nous dites, à nous qui essayons de trouver les bonnes solutions, que l'on a sans doute trop produit et que l'agroécologie va peut-être nous sauver. Malheureusement, les études du CRÉDOC, le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie, montrent que 80 % des Français demandent des produits de qualité, mais que seuls 20 % d'entre eux les achètent ; il est essentiel de le rappeler. Nous venons de voter, dans le projet de loi portant lutte contre le dérèglement climatique, l'obligation pour la restauration collective publique de servir au moins 60 % de viandes de qualité. Or il y a de nombreux problèmes, et on ne peut pas réguler le comportement du consommateur. C'est une question que nous examinons continuellement.

S'agissant de la loi ÉGALIM, je pourrais dire beaucoup de choses. Nous avons effectivement demandé la contractualisation, mais nous nous sommes rendu compte, après l'adoption de la loi, qu'il fallait énormément de contrôles, ce que le ministre de l'agriculture rappelle lui-même constamment. En effet, les règles ne sont pas forcément très bien appliquées, et de nombreux autres facteurs entrent en ligne de compte.

Je tiens à rappeler le caractère essentiel de la loi de l'offre et de la demande. Il faut effectivement conquérir des marchés à l'exportation, comme l'a dit M. Gauthier, même si le marché des jeunes bovins tend à se contracter. Cela dit, connaissez-vous un autre type de production, quel qu'il puisse être, qui se poursuive alors que la demande n'est pas au rendez-vous ? Les interprofessions n'ont-elles pas un rôle à jouer en matière de régulation ? Car réguler le marché, cela ne peut pas consister à mettre sur le marché un produit qui ne sera pas consommé. Nous nous engageons résolument dans la voie de l'agroécologie, et je suis d'accord avec cette évolution, mais trop peu de gens achètent ces produits. Peut-être mon propos est-il inhabituel…

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