Intervention de Sophie Devienne

Séance en hémicycle du lundi 3 mai 2021 à 16h00
Bilan de la loi Égalim sur la rémunération des agriculteurs

Sophie Devienne, professeure d'agriculture comparée et de développement agricole à AgroParisTech :

S'agissant de l'agroécologie, il est important de préciser que les systèmes dont nous parlons ne sont pas extensifs. Ce sont des systèmes grâce auxquels nous essayons de maximiser les régulations biologiques, tout en maintenant un niveau de production relativement élevé.

Il n'y a pas un modèle unique d'agroécologie, puisque tout dépend de la surface dont dispose l'agriculteur et des conditions dans lesquelles il travaille. Certains éleveurs en agroécologie ont des vaches produisant 6 000 à 7 000 litres ; d'autres ont des vaches qui en produisent 5 000. Dans le grand Ouest, pour peu qu'ils aient eu un peu de production céréalière, les agriculteurs qui passent à l'agroécologie y renoncent, pour avoir une plus grande surface de prairie. Ce ne sont pas forcément des productions dont on manque en France. En agroécologie, il est tout à fait envisageable de maintenir un niveau de production élevé ; cela assure une résilience, dans la mesure où l'on dépend beaucoup moins d'achats extérieurs, d'importations de tourteaux et des engrais. Les engrais azotés, fabriqués à base de gaz, sont un problème ; ils représentent une part éminemment importante des gaz à effet de serre produits par l'agriculture française. Je n'ai plus le pourcentage précis en tête, mais il est loin d'être négligeable.

Pour recouvrer de la valeur ajoutée, on ne peut pas s'appuyer uniquement sur les accords et les contrats. Il faut aussi retrouver les régulations biologiques et remettre l'écologie au cœur de systèmes de production productifs. On cherche avant tout à faire des économies de coût plutôt qu'à accroître les volumes. Ce point est extrêmement important.

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