Intervention de Valérie Bazin-Malgras

Séance en hémicycle du lundi 3 mai 2021 à 16h00
Bilan de la loi Égalim sur la rémunération des agriculteurs

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaValérie Bazin-Malgras :

Notre agriculture est l'une des meilleures au monde, sinon la meilleure. Nos agriculteurs sont engagés et investis au quotidien pour nourrir les Français, mais leur travail ne paie pas et leur précarité est connue de tous. Le salaire moyen des agriculteurs est trop bas : un tiers d'entre eux gagnent moins de 350 euros par mois, 22 % vivent sous le seuil de pauvreté et ils sont 26 000 à percevoir le RSA. Les faillites et les suicides d'agriculteurs se multiplient, vous le savez.

C'est suite à ce constat dramatique que la loi ÉGALIM avait l'ambition d'assurer de meilleurs revenus aux agriculteurs. Plus de deux ans plus tard, la situation n'a que trop peu évolué : le Gouvernement ne veille pas assez à la bonne application de ce texte, et les sanctions et les contrôles restent insuffisants. Cependant, les marges de progression sont par ailleurs nombreuses. Or, la juste rémunération, tant espérée par nos agriculteurs, et l'équilibre financier de leur exploitation, vont être fortement impactés.

Je souhaite vous alerter, monsieur le ministre, sur l'incompréhension et la colère des agriculteurs de mon département de l'Aube, que j'ai rencontrés une nouvelle fois vendredi dernier. Leurs charges augmentent voire explosent – c'est le cas, par exemple, de la taxe sur les engrais azotés. Les aides qu'ils perçoivent diminuent : la réforme de la PAC devrait exclure 22 % des exploitations, surtout dans le Barrois ou dans le pays d'Othe. Comme vous le savez, ces zones défavorisées ne sont pas classées en zone intermédiaire, alors qu'elles le mériteraient, eu égard aux conditions pédoclimatiques. De plus, leurs surfaces agricoles exploitables diminuent : en cause, les ZNT – zones de non traitement –, les zones tampons et les jachères.

Vous comprendrez aisément, monsieur le ministre, que nos agriculteurs sont très inquiets pour l'avenir. Comment comptez-vous répondre à ces inquiétudes et résoudre ces problèmes ?

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