Intervention de Christine Pires Beaune

Séance en hémicycle du lundi 3 mai 2021 à 16h00
Bilan de la loi Égalim sur la rémunération des agriculteurs

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristine Pires Beaune :

Merci de votre propos introductif, monsieur le ministre. J'entends que la loi ÉGALIM ne fonctionne pas : l'éleveur de charolaises qui était assis à votre place il y a un instant a évoqué à cet égard une « grosse désillusion ». Nous étions d'accord sur l'objectif de cette loi, louable, visant à garantir un revenu aux agriculteurs. Vous avez raison de souligner que ceux-ci veulent vivre de leur travail et non pas de subventions, même européennes.

Cette loi constituait une urgence vitale : je me souviens que son étude d'impact mentionnait que 50 % des agriculteurs touchaient moins de 350 euros par mois, en 2016. L'urgence est toujours la même, trois ans plus tard : le compte n'y est pas.

Nous vous avions alerté, à l'époque, sur la loi ÉGALIM : le problème, toujours d'actualité, était celui du manque de régulation. Un premier bilan, établi en 2019, démontrait que la loi n'avait eu un impact que sur un cinquième des ressources des agriculteurs, sans tenir compte de l'évolution des charges. En la matière, les agriculteurs doivent actuellement faire face à de la spéculation, notamment sur l'alimentation du bétail.

Le rapport qui vous a été remis le 25 mars dernier confirme que les gagnants sont toujours les mêmes. La loi ÉGALIM n'a donc pas rééquilibré les relations entre les agriculteurs et les autres acteurs de la filière. Êtes-vous prêt, monsieur le ministre, à tirer les conséquences de ce semi-échec, ou de cet échec ? Malheureusement, un état d'esprit ne fait pas vivre et ne remplit pas les frigos.

Êtes-vous prêt à réguler ? C'est en effet de régulation que le monde agricole a besoin : d'une régulation interne, mais aussi européenne. Les intervenants précédents nous ont ainsi indiqué que ce qui est interdit chez nous, en Europe, ne l'est pas ailleurs, et que nous importons ce qui est interdit chez nous.

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