Madame la ministre, c'est un réel bonheur de vous retrouver sur ces bancs, j'espère que vous allez bien. Je suis également heureuse d'aborder avec vous la stratégie de réouverture des lieux de culture, sujet proposé à l'initiative de mon groupe. La France se réjouit de voir que cette réouverture, annoncée dès le 31 mars et confirmée le 29 avril par le Président de la République, est sur le point de se réaliser. Tous les acteurs de la culture s'y préparent.
Je suis une élue issue de la ruralité et j'aime me faire le témoin de ses particularités. En Nouvelle-Aquitaine, l'épidémie a été moins virulente que dans d'autres régions, et c'est encore le cas aujourd'hui. Dès lors, peut-on envisager l'application de jauges différentes dans les lieux culturels de ce territoire, qu'il s'agisse des cinémas, des théâtres ou des festivals ?
Vous avez eu l'occasion d'évoquer le travail que vous menez conjointement avec le secrétaire d'État chargé du numérique, Cédric O, afin de mettre sur pied un pass sanitaire. Ce pass pourrait-il constituer un moyen de rouvrir de manière plus sereine les lieux culturels ? Je passerai sur les enjeux éthiques et juridiques attachés à une telle mesure, qui ont déjà été amplement abordés, pour vous interroger sur son application en milieu rural, qui souffre de la fracture numérique. En effet, le pass sanitaire existera a priori sous forme numérique, grâce à internet et une application – peut-être TousAntiCovid. Dès lors, comment éviter que cette mesure ne lèse paradoxalement les ruraux, moins exposés au coronavirus, mais qui ont aussi parfois moins facilement accès à certains moyens technologiques ?