Madame la ministre, d'abord, je vous souhaite un plein rétablissement, ce soir avec nous. Je salue, une fois encore, modestement, le travail engagé de nos artistes pour que la culture reste accessible dans un contexte particulièrement difficile, mais aussi leur combat pour leur survie économique et artistique, eux qui nourrissent nos imaginaires et nous aident à vivre.
Après les annonces du Président de la République, vendredi dernier, relatives aux perspectives de réouverture des lieux de culture, on sent un petit souffle d'espoir, mais tellement de questions restent encore en suspens. Madame la ministre, ce soir, je souhaite relayer le désarroi des organisateurs et des bénévoles de festivals, acteurs économiques importants de nos territoires. Vous venez de décliner les mesures de déconfinement, mais quels accompagnements vont compenser les dispositifs en jauge réduite, assis ou debout, tout comme l'absence de buvette ? Je ne doute pas de vos intentions, mais pensez-vous qu'un festival réunissant plusieurs milliers de personnes puisse modifier son organisation toutes les deux semaines en fonction du taux d'incidence d'un territoire ?
Se pose aussi la question des aides pour ceux qui, pour la deuxième année consécutive, se voient dans l'obligation d'annuler, ne pouvant assurer un équilibre financier. C'est le cas par exemple de l'Ardèche Aluna Festival, qui s'est malheureusement vu refuser par votre cabinet la possibilité d'être un festival test, malgré le protocole très adapté qui était proposé. C'est une grosse déception. Les 20 millions que vous avez annoncés seront-ils fléchés vers ces festivals et quels seront les critères qui présideront à l'obtention de ces aides ?
Nous sommes également inquiets des conditions dans lesquelles les jeunes intermittents vont arriver sur le marché du travail après cette année morte. À ce sujet, madame la ministre, allez-vous plaider pour de nouvelles mesures d'accompagnement des intermittents et pour l'abandon de la réforme de l'assurance chômage qui, pour ces travailleurs, annonce une perte énorme de revenus ?
Enfin, une aide à l'itinérance des cirques de création a été mise en place, et je salue cette mesure ; mais qu'en est-il des forains et des manifestations plus populaires ? Ce sont plus de 100 000 événements qui irriguent nos territoires : fêtes votives, festivités variées organisées par les collectivités, les associations et les comités des fêtes. Quel dispositif le Gouvernement a-t-il prévu pour venir en aide aux forains, dont l'outil de travail est à l'arrêt depuis plus d'un an ? Je sais que le sujet ne relève pas directement de votre ministère, mais ces manifestations font quand même partie de notre culture patrimoniale.