Je suis bien sûr avec attention et respect les mouvements qui se sont déroulés dans certains lieux culturels. Il y en a à peu près quatre-vingt-cinq ; il arrive que les occupants soient très peu nombreux mais ils méritent bien entendu d'être écoutés. C'est d'ailleurs ce que j'ai fait en me rendant au théâtre de l'Odéon pour écouter les inquiétudes et les craintes manifestées par ces intermittents mais aussi par d'autres personnes.
Je ne répondrai pas, puisque cette séance est consacrée au monde de la culture, à l'aspect plus général de votre intervention. Ma préoccupation est d'assurer les droits des intermittents du spectacle. L'intermittence, joyau de la politique culturelle de la France, n'existe nulle part ailleurs. C'est la raison pour laquelle nous avons, Élisabeth Borne et moi-même, confié à André Gauron une mission qui fait le point – le rapport a été rendu et se trouve bien sûr à votre disposition – sur la situation des intermittents et qui étudie les conditions dans lesquelles nous pouvons sortir de l'année blanche, dispositif qui avait été décidé par le Président de la République et qui a mis pratiquement 1 milliard d'euros à la disposition du monde de la culture.
Depuis le 1er mars 2020, l'année blanche permet à une partie des 120 000 intermittents qui n'auraient pas pu justifier de 507 heures de travail en raison de la crise sanitaire de continuer à percevoir une indemnisation chômage.