Madame la ministre, la culture est essentielle. Elle l'est car elle fait partie de la définition même de l'humanité : l'être humain se distingue des autres animaux en ce qu'il est un être de culture.
Plus que jamais, dans cette période où nous ne pouvons pas sortir, la culture pourrait permettre une évasion. Pourtant, depuis de longs mois, les établissements culturels sont fermés, les musées, les cinémas, les salles de théâtre ou de spectacle, les lieux d'exposition des artistes-auteurs attendent de pouvoir ouvrir. Ce n'est qu'à grand-peine que les librairies et les magasins de jeux vidéo ont pu rester ouverts. Pourtant, les risques de contamination dans les lieux culturels sont très faibles.
Une date a été annoncée : le 19 mai. Encore une fois, le Gouvernement a peu anticipé. De nombreux événements culturels demandent une grande préparation et ne pourront pas être organisés faute d'un préavis plus précoce. Le flou persiste : cette date sera-t-elle nationale ou territorialisée ? Quels seront les protocoles en vigueur ? Des concerts-tests ont été organisés dès le mois de décembre en Espagne ; en France, nous avons six mois de retard et le premier serait organisé seulement en mai.
Comment les établissements pourront-ils vivre avec une jauge fixée à 35 %, sachant que l'équilibre financier de ces salles est souvent précaire ? Comment se fera la sélection des spectateurs, surtout pour les salles qui ont des abonnés ? Le premier arrivé sera-t-il le premier servi, ou un système de roulement pourra-t-il être instauré ? Il ne faudrait pas que, comme toujours, la culture soit la variable d'ajustement des budgets et que le « quoi qu'il en coûte » s'arrête à sa porte.