La culture va sortir du congélateur et en finir avec la vitrification à laquelle elle était réduite. Enfin ! Bonne nouvelle ! Mais que de temps perdu ! Et que de messages désastreux assénés à intervalles réguliers au monde de la culture considéré comme non essentiel. Faut-il rappeler que les librairies ont dû attendre le deuxième confinement pour enfin intégrer la liste des commerces essentiels ou que les musées, les monuments, les châteaux, les parcs et les jardins sont restés désespérément fermés alors qu'ils sont rarement bondés et ne peuvent guère favoriser l'apparition de foyers de contamination. Dans le même temps, ailleurs en Europe, certains lieux restaient ouverts. Deux cents jours de fermeture des lieux de culture, voilà ce qu'a connu notre pays – triste exception française.
Je prends acte néanmoins du calendrier de déconfinement et de réouverture progressive des lieux de culture, annoncé le 29 avril dernier par le chef de l'État et que vous nous avez confirmé, madame la ministre. Je me réjouis de la présentation – enfin ! – d'un calendrier que nous n'avons cessé de réclamer, de même qu'une méthode, de la visibilité, de l'anticipation, bref, un horizon.
Mais ce calendrier arrive bien tard – trop tard, peut-être, pour certains : des théâtres privés non subventionnés ne s'en sortiront manifestement pas et, de manière générale, bien des incertitudes et des inquiétudes demeurent.
Je souhaite revenir sur le spectacle vivant, tout particulièrement les festivals. Les organisateurs de ces grands rendez-vous estivaux attendent des précisions sur la mise en œuvre concrète des mesures annoncées. Il y a la question de la fin des jauges au 30 juin et, en même temps, de la limite maximale qui sera fixée en fonction de la situation locale et de la nature de l'événement. Je songe également à l'absence d'information sur les conditions précises d'organisation des concerts debout. Se pose aussi la question du pass sanitaire, à laquelle d'autres ont fait référence : comment, concrètement, ce pass, qui permettra par exemple d'accéder aux concerts de plus de 1 000 personnes à partir du 30 juin, sera-t-il déployé ? Toutes ces questions très précises continuent d'inquiéter les professionnels.