Intervention de Aurore Bergé

Séance en hémicycle du mardi 4 mai 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Assassinat de stéphanie montfermé

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAurore Bergé :

Monsieur le Premier ministre, Stéphanie Montfermé avait quarante-neuf ans. Elle était une épouse, une mère, une amie, une collègue. Elle a travaillé pendant vingt-huit ans au service de la France et des Français. Elle était fonctionnaire de police au commissariat de Rambouillet et, il y a dix jours, elle a été assassinée par le terrorisme islamiste, endeuillant une nouvelle fois le territoire des Yvelines, après les attentats de Magnanville et de Conflans-Sainte-Honorine.

Monsieur le Premier ministre, le format de cette prise de parole impose à chaque parlementaire de formuler une question. J'avoue avoir beaucoup hésité quant à la manière de vous la poser, tant elle l'a déjà été. D'autres présidents de la République, d'autres premiers ministres se sont rendus dans des territoires ensanglantés par le terrorisme islamiste ; ils ont consolé des familles, pris des engagements, changé la loi. Pourtant, cette question perdure.

Cette question, nous nous la posons et vous vous la posez, monsieur le Premier ministre. C'est la question que notre peuple, au plus profond de lui-même, se pose. C'est une question que chaque Français, soucieux du destin de son pays et amoureux de la France, se pose. C'est la question qui assombrit nos joies et taraude les foules qui défilent au lendemain des crimes ignobles. C'est une question qui devrait nous unir, quand, trop souvent, elle nous sépare. C'est une question que les populistes ne se posent pas – ils ont déjà des réponses toutes faites. C'est une question que l'extrême gauche ne se pose pas – pour elle, la question n'existe pas. Mais cette question perdure, car, à la fin de la journée, qui meurt ? Des serviteurs de l'État, des fonctionnaires, des militaires, des policiers, des gendarmes, des journalistes, des enseignants, des jeunes aux terrasses des cafés, des Français juifs, sur lesquels on a tiré à bout portant dans une école, ou qu'on a défenestrés.

Monsieur le Premier ministre, cette question est simple et je vous la pose avec toute la solennité qui s'impose : quelles mesures comptez-vous prendre pour renforcer nos moyens de lutte contre le terrorisme islamiste ?

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