Avec vous, madame Aurore Bergé, et avec la représentation nationale, je veux évidemment, au nom du Gouvernement et à la suite du Premier ministre – qui est intervenu dans une très digne et très belle cérémonie honorant cette policière de Rambouillet, sa famille et ses collègues – rendre hommage à Stéphanie Montfermé, à son parcours et condamner une nouvelle fois le terrorisme islamiste qui, comme vous l'avez dit, touche la France.
Depuis la présidence de Nicolas Sarkozy et les ignobles attentats de l'école juive de Toulouse, depuis le quinquennat du président Hollande – chacun se souvient des horreurs qu'ont alors connues Paris et d'autres villes de France –, jusqu'à la présidence d'Emmanuel Macron aujourd'hui, tous les pays européens et, si j'ose d'ire, tous les pays du monde, ont connu la barbarie islamiste.
Madame Bergé, nous nous posons les mêmes questions que vous. Nous constatons, malgré les trente-cinq attentats déjoués par les services de renseignement français depuis janvier 2017, malgré le doublement du budget de la DGSI – Direction générale de la sécurité intérieure –, malgré le recrutement de 1 900 policiers supplémentaires dans les services de renseignement, malgré les textes importants votés sous plusieurs majorités, qui nous aident à déjouer ces attentats, que l'hydre islamiste continue à tuer à travers le monde et singulièrement en France.
Les neuf derniers attentats ont été commis par des individus qui n'étaient pas connus des services de renseignement. C'est cette confluence vers le terrorisme que nous devons empêcher, par le travail de lutte contre le séparatisme – le « djihadisme d'atmosphère », comme le dit Gilles Kepel –, mais aussi en promouvant « la société de vigilance », à la suite de M. le Président de la République, en luttant contre l'islamisme radical, et en même temps, évidemment, en assurant une meilleure détection, une meilleure maîtrise de nos frontières et un soutien encore renforcé aux forces de l'ordre.