Intervention de Meyer Habib

Séance en hémicycle du mardi 4 mai 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Affaire sarah halimi

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMeyer Habib :

Monsieur le garde de sceaux, sans justice, pas de République. Parce que juive, Sarah Halimi, médecin, a été torturée et défenestrée à Paris, le 4 avril 2017. Le meurtrier, son voisin musulman radicalisé, ne sera pas jugé en France. Par un arrêt rendu le 14 avril dernier par la Cour de cassation, il a été jugé irresponsable car pris d'une bouffée délirante aiguë. Parce qu'il ne souffre d'aucune pathologie, cet islamiste, placé dans une unité psychiatrique, sortira tôt plutôt que tard. Sa bouffée délirante n'est autre qu'un cocktail morbide d'antisémitisme et de cannabis, volontairement consommé à haute dose. Cette décision soulève le cœur autant qu'elle suscite l'effroi.

Trois mois après le crime, en juillet 2017, je dénonçais déjà, depuis ces bancs, un déni. Jamais je n'aurais pu imaginer que s'ajouterait, quatre ans plus tard, ce déni supplémentaire ! Déni face à l'antisémitisme arabo-musulman ; déni de la justice, qui ne distingue pas entre folie provoquée volontairement et maladie psychiatrique réelle.

La justice est indépendante ; elle nous oblige, mais n'est pas infaillible. Le docteur Zagury l'admet : l'irresponsabilité se décide en fonction de facteurs très aléatoires. Certes, on ne doit pas juger les fous dont la maladie seule éclaire le crime. Mais le procès doit être automatique si les stupéfiants ont été pris volontairement.

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