Le 1er mai, j'ai reçu un mail d'un habitant de ma circonscription. Il m'interroge sur la crise sanitaire, mais en fait sa question s'adresse à vous, monsieur le Premier ministre. Je vous la pose donc directement. Pourquoi ce Gouvernement déconfine-t-il les Pyrénées-Atlantiques au même rythme que Paris, malgré des chiffres totalement différents ?
Que dois-je répondre à mon correspondant, comme à celles et ceux qui m'interpellent régulièrement à ce sujet ? Mon département connaît un des taux d'incidence les plus bas de France, d'autres sont dans des situations comparables ; vous le savez, je vous épargne les chiffres.
Alors que nous nous engageons dans un déconfinement progressif, nous sommes nombreux à penser qu'il est encore temps d'appliquer, en profondeur, la différenciation territoriale dont les Français entendent beaucoup parler. Il est encore temps d'innover en la matière.
Tel est le sens de la démarche transpartisane engagée à l'initiative de notre collègue David Habib, que je salue, et portée par l'ensemble des parlementaires des Pyrénées-Atlantiques, que j'associe à mon intervention. Par un courrier commun, nous avons en effet saisi le Président de la République, dans le but d'engager un déconfinement expérimental en Béarn et au Pays Basque, compte tenu de leur situation, bien meilleure qu'ailleurs.
L'activation d'un tel déconfinement, encadré et localisé, permettrait par ailleurs de mesurer toutes les conséquences d'une relance des activités de service, commerciales, culturelles et sportives. Notre pays pourrait en tirer des enseignements riches pour l'avenir, et il serait toujours temps de mettre un terme à l'expérience, en cas de reprise de la circulation du virus. Monsieur le Premier ministre, êtes-vous prêt à engager les Pyrénées-Atlantiques dans cette voie ?