Intervention de Karine Lebon

Séance en hémicycle du mardi 4 mai 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre la dengue et le covid-19 à la réunion

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaKarine Lebon :

Ma question s'adresse à M. le ministre des solidarités et de la santé.

Outre la nécessité de régler très vite, et par le haut, la situation ubuesque du service d'urologie de son centre hospitalier universitaire (CHU) menacé de fermeture en raison de querelles entre praticiens, La Réunion doit affronter une double urgence sanitaire.

Lorsque la covid-19 s'est abattue sur la planète, nous subissions déjà depuis de très longs mois une épidémie de dengue d'une rare virulence, si bien que, depuis plus d'un an et surtout en ce moment, la lutte épidémique à La Réunion doit être menée sur deux fronts. Alors que le variant sud-africain se propage vite dans l'île et que notre environnement géographique nous exposé à une circulation très forte de la covid-19, la dengue connaît, de son côté, une nouvelle intensité. Chaque semaine, plus de 1 000 nouveaux cas sont enregistrés – j'ai été l'un d'eux au début du mois. Aucune commune n'est épargnée ; celles de ma circonscription sont particulièrement touchées. Cette virulence s'accompagne de formes graves et de nouvelles complications. Plusieurs décès sont déjà à déplorer.

Cette double circulation virale n'est pas sans conséquences sur les structures hospitalières. Les urgences sont saturées, les hospitalisations de plus en plus nombreuses, tandis que la réanimation est à la limite de ses capacités, sans oublier le risque de pénurie des deux principaux antalgiques contre la dengue, dont la distribution est surtout assurée par les laboratoires et par leurs dépositaires, lesquels ne sont pas soumis à l'obligation de tenir des stocks d'avance.

Aussi, j'ai deux questions. Comment allez-vous amplifier la lutte contre les deux épidémies ? Seuls 40 % des plus de 70 ans et 21 % des plus de 50 ans ont été vaccinés contre la covid-19 à La Réunion. Vacciner dès le 24 mai tous les adultes qui le souhaitent dépendra du nombre de doses qui seront disponibles. Pour la dengue, contre laquelle il n'existe ni traitement ni vaccin, la lutte antivectorielle doit être intensifiée, notamment en réactivant le plan ravines. Comptez-vous traiter le sous-dimensionnement de nos moyens hospitaliers que cette double épidémie a mis en évidence ?

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