Intervention de Isabelle Santiago

Séance en hémicycle du mardi 4 mai 2021 à 15h00
Questions au gouvernement — Situation de la pédopsychiatrie

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaIsabelle Santiago :

Ma question s'adresse à M. le ministre des solidarités et de la santé.

La pédopsychiatrie en France a besoin d'aide. Une carence massive de soins psychiques adaptés s'annonce pour les bébés, les enfants, les adolescents et les étudiants, une perspective aggravée par la crise sanitaire. C'est un enjeu majeur ici et maintenant, mais aussi pour l'avenir.

L'une des explications est le manque croissant de professionnels formés. À l'instar de ce qu'elle a connu dans l'immense majorité des pays de l'Union européenne, la pédopsychiatrie doit être refondée en France pour en faire une discipline autonome. Elle doit être dotée des moyens de former non seulement des pédopsychiatres compétents – la norme en Europe est de six semaines de stage en service de pédopsychiatrie, contre un seul semestre obligatoire d'apprentissage théorique en France –, mais aussi les nombreux professionnels intervenant dans les soins psychiques – psychologues, psychomotriciens, orthophonistes, éducateurs –, qui ne sont pas toujours informés de l'évolution des connaissances sur le développement de l'enfant.

La France compte un professeur de médecine universitaire pour quatre à six médecins spécialistes en cardiologie ou en neurologie contre un seul pour plus de soixante psychiatres. Au total, ce sont moins de cinquante professeurs des universités de pédopsychiatrie pour tout le territoire !

Pour 200 000 enfants qui ont besoin de soins, seuls 600 pédopsychiatres sont disponibles, soit deux fois moins qu'il y a dix ans ! Néanmoins, le secteur de la pédopsychiatrie reste très engagé dans les soins et la formation.

Cette situation se traduit par des délais interminables et insupportables pour les patients et les familles, auxquels il faut ajouter une inégalité d'accès aux soins – les ressources en matière d'hospitalisation sont particulièrement insuffisantes.

Pourtant, à l'heure de l'explosion des connaissances en neurosciences du développement comme en sciences humaines, la pédopsychiatrie française doit être une filière de formation visible et attractive.

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