Nous avons passé trois semaines sur ce projet de loi qui n'aura finalement qu'un impact minime sur la baisse des émissions de gaz à effet de serre, et donc un résultat insuffisant pour préserver le climat. Ce texte, issu de la Convention citoyenne, aura abandonné ou édulcoré en cours de route les trois quarts des propositions. Le projet de loi climat et résilience n'est plus que le projet de loi climat et dividendes.
Le résultat, traduit dans votre novlangue de start-up nation, est donc le suivant : après un brainstorming intense, la publicité ne sera pas encadrée. On interdira seulement la promo de Butagaz et, pour le reste, on fera confiance aux copains publicitaires.
Pour la rénovation énergétique, la d eadline a été placée en 2034, avec une méthode agile qui a permis d'invisibiliser les passoires thermiques et de placer la responsabilité des actions en justice sur le dos des locataires.
Concernant l'artificialisation des sols, c'est le process dérogation qui a pris le lead : en dessous de 10 000 mètres carrés, on peut bétonner comme on veut. C'est pratique : ça concerne 80 % des projets en cours et, bien sûr, le e-commerce, Macro n- friendly, n'est pas concerné.
Pour l'interdiction des trajets en avion sur les lignes intérieures, le scope a été mis sur les trajets de moins de deux heures : à peine cinq lignes sont concernées, grâce au process dérogation en cas de correspondance.
La taxe sur les engrais azotés bénéficie d'une approche flexible : elle sera envisagée si les objectifs annuels de réduction des émissions ne sont pas atteints. Bravo : le permis de polluer pour tous avant d'atteindre un r each impossible.
Le crime d'écocide, un peu touchy pour les amis industriels, a été disrupté en simple délit. La responsabilité environnementale des entreprises, qui n'était pas corporate pour La République en marche, a tout simplement disparu du pitch : carte blanche aux pollueurs.
Même chose pour le plan d'investissements dans le ferroviaire qui, à défaut de réussir sans c rowdfunding public, va rejoindre la liste des choses que ce gouvernement ne fera jamais.
La mise en place de la consigne du verre a changé de roadmap : avec le passage d'une obligation à une possibilité, puis une d eadline supprimée, le dispositif est complètement inopérant.
Enfin, médaille d'or du benchmarking, l'option végétarienne dans les cantines, petite avancée érigée en business r e volution, restera de l'ordre de la bonne volonté pour les cantines gérées par les collectivités.
Cette loi ne permet donc, en l'état, que de réduire de 6 à 10 millions de tonnes de CO