Intervention de Adrien Quatennens

Séance en hémicycle du mardi 4 mai 2021 à 15h00
Action de l'État à l'égard des plus précaires durant la crise sanitaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

Emmanuel Macron n'exige aucune contrepartie aux aides qui sont versées aux entreprises, aucune vision stratégique et, pendant que des emplois sont détruits partout à travers le pays, que les délocalisations se poursuivent, les entreprises du CAC40, elles, toutes bénéficiaires des aides de l'État, s'apprêtent à distribuer en 2021 51 milliards d'euros de dividendes à leurs actionnaires, soit un retour au niveau record de 2019, avant la crise, alors qu'elles réalisent des bénéfices inférieurs à 37 milliards. Ces gens utilisent donc leur trésorerie et les aides de l'État, non pas pour investir dans l'avenir mais pour rémunérer à court terme les actionnaires.

Nombre de ces sociétés d'ailleurs ont encore des activités dans les paradis fiscaux : là aussi, elles peuvent remercier Emmanuel Macron qui, en plein débat sur la transparence fiscale à l'échelle de l'Union européenne a secrètement demandé aux gouvernements des autres pays de s'opposer à la transparence fiscale, dans une note dont on a découvert qu'elle avait été rédigée par le patronat français. Emmanuel Macron est décidément bien le Président des riches.

Non content de l'être, il est en plus celui qui mène une guerre sociale d'ampleur contre les plus pauvres, puisqu'au même moment, il annonce le retour de l'austérité budgétaire, déclarant vouloir rendre constitutionnel le critère des 3 % de déficit. En contrepartie de l'argent du plan de relance européen, dont on n'a toujours pas vu la couleur, il s'engage à mener à bien une réforme inepte de l'assurance chômage qui va jeter beaucoup de nos concitoyens dans la pauvreté et annonce le retour de la réforme des retraites.

La réforme de l'assurance chômage, c'est 2,3 milliards d'euros d'économies que vous vous apprêtez à faire aux dépens des chômeurs de ce pays, que vous tenez pour responsables de leur situation. Avec les modalités de calcul qui nous ont été présentées cette semaine, les indemnités pourraient varier de 1 à 50 d'une personne à une autre, à travail et à salaire égaux, simplement par des effets de calendrier.

Alors que le FMI appelle à taxer les plus riches, que de l'autre côté de l'Atlantique, Joe Biden s'apprête à le faire et injecte massivement de l'argent dans son plan de relance, vous vous y refusez. Résultat : la France, sixième puissance économique du monde, compte 12 millions de pauvre dans un contexte de gabegie et d'accumulation de richesses. Le Secours populaire a vu le nombre de personnes sollicitant son aide s'accroître de plus 45 %, les Restos du cœur de plus 30 % et les files alimentaires s'allongent chaque jour.

Il faut partager les richesses, taxer les profiteurs de crise, rétablir l'ISF – impôt sur la fortune – et faire une véritable réforme fiscale pour que, dans ce grand pays qu'est la France, personne n'ait à vivre sous le seuil de pauvreté.

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