« À la crise sanitaire, qui n'est pas finie, succède dès maintenant une crise économique et sociale d'une ampleur probablement inégalée depuis la dernière guerre mondiale. Nous en connaissons les risques et certains de nos compatriotes en subissent déjà les conséquences. » Ces mots ont été prononcés par le Premier ministre le 15 juillet dernier lors de sa déclaration de politique générale, ici même, face à notre assemblée.
Au regard de l'urgence de la situation, ces mots pleins de justesse ont fait place à l'action du Gouvernement, soutenu par notre majorité. Nous le savons, la crise a accentué la vulnérabilité des personnes les plus fragiles. L'objectif, mes chers collègues, est donc clair et je sais que nous le partageons : il nous faut à tout prix éviter la bascule de nos concitoyens dans la pauvreté, en prêtant une attention toute particulière aux plus précaires. Les moyens engagés pour ce faire sont, il faut le reconnaître, massifs. Aux 8 milliards d'euros prévus initialement par la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté, viennent s'ajouter pas moins de 6 milliards, prévus dans le cadre du plan de relance. Ces moyens, vous l'aurez compris, sont inédits.
Dans ma région, en Bourgogne-Franche-Comté, les fonds alloués à l'aide alimentaire, par exemple, sont passés de 360 000 euros en 2019 à 3 millions d'euros en 2020. Le budget voté en octobre dernier, historique, en particulier pour les finances sociales, a permis de déployer un arsenal de mesures fortes s'appuyant sur plusieurs actions prioritaires, telles que l'accès au logement, l'accès aux soins, le soutien aux familles les plus modestes, mais aussi et surtout – je m'attarderai plus spécifiquement sur ce point –, l'accès à l'emploi et l'accompagnement vers celui-ci.
Oui, l'emploi ! Je suis intimement convaincue que seul l'accès à l'emploi permet une sortie durable de la pauvreté. C'est une conviction qui guide le Gouvernement et la majorité depuis le début du quinquennat. C'est une conviction assumée, affirmée, à l'image d'une politique ambitieuse et volontariste qui nous permet de favoriser l'accès à l'emploi pour les personnes les plus défavorisées et les moins qualifiées, grâce à un investissement massif dans les compétences et les dispositifs d'insertion, renforçant ainsi l'égalité des chances.
Depuis près de quatre ans, notre majorité a eu à cœur de défendre un monde où l'individu est maître de son destin et où l'État continue de garantir sa protection. Oui, le droit à un accompagnement personnalisé vers l'emploi doit plus que jamais devenir une réalité tangible et être accessible sur l'ensemble du territoire national. C'est tout l'état d'esprit du service public de l'insertion et de l'emploi, dont le déploiement a été récemment élargi à de nouveaux territoires. C'est l'objectif de la loi du 14 décembre 2020 relative au renforcement de l'inclusion dans l'emploi par l'activité économique, qui a permis entre autres d'étendre l'expérimentation « territoire zéro chômeur de longue durée ». C'est également l'objectif du développement des parcours emploi compétences, dont le nombre a été doublé dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville et dans les zones de revitalisation rurale.
Nul ne peut honnêtement douter de l'engagement de l'État auprès des personnes les plus précaires. Je rappelle que le dispositif d'activité partielle, une mesure phare du plan de relance, a permis de sauvegarder des milliers d'emplois, donc le pouvoir d'achat des Français. C'est aussi grâce au plan de relance que l'État a renforcé les moyens consacrés à la lutte contre la pauvreté, en particulier chez les jeunes, auxquels j'aimerais consacrer les dernières minutes de mon intervention.
Oui, l'emploi des jeunes constitue une priorité de l'action du Gouvernement, engagée avec le plan « 1 jeune 1 solution », qui vise à donner une vraie perspective d'avenir à nos jeunes et à en faire des citoyens autonomes. Nous disposons d'un outil puissant et efficace avec la garantie jeunes, que le Gouvernement a renforcée, et qui pourrait encore prendre de l'ampleur. Alors que de nombreux jeunes doivent faire face à des conditions de vie difficiles, nous leur apporterons, en ouvrant ce droit au plus grand nombre, une allocation stable ainsi qu'un accompagnement spécifique, au travers d'une activité professionnelle ou de formation.
Comme le proclamait si justement Nelson Mandela, « La lutte contre la pauvreté n'est pas un acte de charité. C'est un acte de justice. C'est la protection des droits fondamentaux de l'homme, de son droit à la dignité et à une vie décente. »