Intervention de Marie Tamarelle-Verhaeghe

Séance en hémicycle du mardi 4 mai 2021 à 15h00
Action de l'État à l'égard des plus précaires durant la crise sanitaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarie Tamarelle-Verhaeghe :

Lors du premier confinement, 40 % des parents ont observé des signes de détresse chez leur enfant. Depuis lors, les indicateurs rendant compte de l'anxiété, les tentatives de suicide et la maltraitance sont au rouge.

La pandémie que nous traversons nous met à rude épreuve, intimement et collectivement. Elle met au jour nos vulnérabilités en matière de travail, de logement et de santé, mais aussi – et la question n'a émergé que trop tard dans le débat public – nos vulnérabilités devant la détresse psychologique des enfants et des adolescents.

Par sa violence et en raison d'un déficit d'évaluation et de prise en charge, cette détresse risque d'hypothéquer l'avenir des générations futures. En effet, un enfant maltraité non repéré, un enfant souffrant d'un trouble mental mal évalué ou un enfant ayant un trouble des apprentissages aggravé par la crise est promis à un parcours semé d'embûches. Or aucun vaccin n'en viendra à bout ; la tâche est plus longue, plus laborieuse.

Vous avez répondu à l'urgence par les aides et l'accompagnement des plus précaires, par la lutte contre les violences intrafamiliales, par l'ouverture des écoles quand certains plaidaient pour leur fermeture, et dernièrement, par la mise en place d'un forfait psychologue pour les enfants. Mais le problème est plus profond : il existe une tension entre l'évolution de notre rapport à la santé mentale et l'organisation du soin et de la prévention. On consulte davantage pour des problèmes divers et tous légitimes, appelant des réponses différentes. Il faut entendre le désarroi de certaines familles. Aussi, l'organisation se trouve bien souvent enlisée et les CMP (centres médico-psychologiques) engorgés, faute de culture commune des professionnels, faute de gradation, faute de valorisation. Dans mon département, l'Eure, la pédopsychiatrie n'est pas faible, elle est sinistrée.

Mes questions sont simples : les assises de la santé mentale prévoient-elles d'attaquer de front la question de la gradation dans la prise en charge des enfants et de la coopération des professionnels, plus finement que le font les PTSM (projets territoriaux de santé mentale) ? Les professionnels de l'école à l'hôpital seront-ils valorisés ? Peut-on espérer la construction d'un système lisible, cohérent et accessible pour les parents, passant notamment par une maison de l'enfant et de la famille ?

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