Intervention de Adrien Taquet

Séance en hémicycle du mardi 4 mai 2021 à 15h00
Action de l'État à l'égard des plus précaires durant la crise sanitaire

Adrien Taquet, secrétaire d'État chargé de l'enfance et des familles :

Madame la députée, nous partageons votre constat et votre vigilance quant aux conséquences psychiques de la crise sur l'ensemble de nos concitoyens, en particulier sur les jeunes et sur les enfants. Les différentes plateformes d'écoute que nous avons créées depuis le début du confinement remontent effectivement chaque semaine une dégradation de la santé mentale de nos concitoyens. Des capteurs de signaux faibles – qui sont de moins en moins faibles et de plus en plus importants – traduisent cette évolution, avec la transformation des profils des appelants. Les jeunes de moins de 25 ans sont toujours les principaux appelants, mais il y a une augmentation ces derniers temps du nombre d'appels provenant de nos concitoyens entre 45 et 64 ans, en particulier des femmes. Les motifs d'appel sont, sans surprise, les suivants : l'inquiétude vis-à-vis de la vaccination, mais aussi l'incertitude professionnelle et l'isolement social.

Pour répondre à la détresse psychique des jeunes, que vous avez évoquée, nous avons renforcé le nombre de psychologues et d'assistantes sociales disponibles dans les universités. Nous avons également déployé le chèque d'accompagnement psychologique, qui permettra à tous les étudiants d'obtenir une aide pour consulter un psychologue, un psychothérapeute ou un psychiatre. Enfin, il y a de cela quinze jours, au CHU (centre hospitalier universitaire) de Reims, nous avons annoncé avec le Président de la République le lancement du forfait « 100 % psy » pour les enfants âgés de 3 à 17 ans – vous l'avez évoqué –, qui sera opérationnel mi-mai. Sur prescription d'un médecin – médecin de PMI (protection maternelle et infantile), ou médecin scolaire –, l'enfant concerné pourra bénéficier de dix séances gratuites de psychologie, entièrement prises en charge par la sécurité sociale. D'autres dispositifs seront renforcés pour observer et suivre l'état de la santé mentale de nos concitoyens. Nous disposons d'assez peu d'outils réactifs pour ce faire ; nous sommes en train d'en bâtir, à la demande du Président de la République.

Pour renforcer le repérage précoce et accélérer le déploiement de dispositif de prévention, une campagne de communication et de prévention a été lancée par Santé publique France ; peut-être l'avez-vous vue ? Les dispositifs de premiers secours en santé mentale, que vous connaissez probablement, seront déployés. Dans le cadre du Ségur de la santé, 200 postes de psychologues ont été annoncés et seront financés, pour renforcer le binôme psychologue-médecin généraliste. Enfin, dans le cadre des assises de la santé mentale qui auront lieu d'ici à l'été, il y aura un pilier important consacré à la pédopsychiatrie. Depuis deux ans et demi, je n'ai pas fait un seul déplacement dans votre département ou dans un autre, qu'il s'agisse de la Seine-Saint-Denis ou de la Creuse, sans qu'on me parle des difficultés de la pédopsychiatrie. La question de la pédopsychiatrie sera mise sur la table, avec l'ensemble des sujets, dans le cadre des assises de la santé mentale ; c'est une demande du Président de la République.

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