Intervention de Gérard Leseul

Séance en hémicycle du mardi 4 mai 2021 à 21h00
Action de l'État à l'égard des plus précaires durant la crise sanitaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérard Leseul :

Dix millions de pauvres : c'est le seuil dramatique que la France a franchi en 2020, selon les grandes associations caritatives. Des familles, des personnes isolées, des jeunes ont encore besoin de l'aide alimentaire pour vivre : 8 millions de personnes ont dû y recourir cet hiver, soit huit fois plus que dans les années 1980. Cela représente une augmentation de près de 3 millions de personnes, soit une progression de 30 % entre 2019 et 2020. Or le taux d'épargne des Français enregistré en 2020 a également progressé de 30 % ce qui a permis de constituer 160 milliards d'euros d'« épargne-covid » selon l'OFCE, l'Observatoire français des conjonctures économiques. Mais, visiblement, ce ne sont pas les mêmes citoyens qui sont concernés.

L'État a pris des mesures d'urgence, mais la crise sanitaire et économique qui touche le pays est profonde. Elle n'est en réalité qu'un catalyseur, l'accélérateur d'une mauvaise spirale installée depuis des années. L'action du Gouvernement reste principalement consacrée à une politique de l'offre destinée aux entreprises. Le plan de relance annoncé en septembre dernier pour 2021 concentre 22 milliards d'euros de crédits à l'aide aux entreprises et aux baisses de charges ; en proportion, seulement 0,8 % est consacré au soutien des plus précaires, c'est très insuffisant. Esther Duflo l'a souligné : « Plus on aide les gens, plus ils sont aptes à sortir de la trappe à pauvreté. »

De son côté, le comité d'évaluation de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté a examiné la stratégie du Gouvernement et a formulé des recommandations. Il a insisté sur plusieurs nécessités : mieux définir et comprendre la grande pauvreté, lutter contre les effets sur la pauvreté de la crise du covid-19, renforcer la lutte contre le non-recours, aider les jeunes de 18 à 24 ans les plus démunis, évaluer l'efficacité de l'accompagnement dans sa globalité et accélérer le déploiement du plan Logement d'abord. De son côté, le groupe Socialistes et apparentés a également fait des propositions, qui ont été énoncées cet après-midi. Contrairement à ce que disait le président Macron, le ruissellement n'existe pas. Quelles mesures d'équité sociale, économique et fiscale appliquerez-vous ?

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