Intervention de M'jid El Guerrab

Séance en hémicycle du mardi 4 mai 2021 à 21h00
Action de l'État à l'égard des plus précaires durant la crise sanitaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaM'jid El Guerrab :

Un paquet de pâtes, un peu de riz, une boîte de thon, une bouteille de lait, quelques légumes et un savon : voilà, madame la ministre déléguée, ce pourquoi, en 2021, nos étudiants sont capables d'attendre pendant des heures et des heures dans le froid, à la fin d'une longue journée de travail. Ces paniers distribués par les associations d'aide ne sont plus, à ce stade, des distributions de confort, mais des distributions de nécessité, qui représentent, pour beaucoup de ces jeunes, la seule solution pour faire un repas par jour.

Depuis le mois de mars dernier, plusieurs centaines de milliers de personnes ont basculé sous le seuil de pauvreté. Les étudiants sont particulièrement touchés par la hausse de la précarité et de la pauvreté. Avec l'augmentation du coût de la vie et la suppression de la quasi-totalité des jobs étudiants et des stages, leur niveau de vie a reculé : 33 % d'entre eux déclarent rencontrer des difficultés financières depuis le début de la crise sanitaire.

Ainsi, la pandémie de covid-19 a fait basculer certains jeunes dans la précarité, ou a dégradé des situations déjà très fragiles. Certains d'entre eux vont même jusqu'à renoncer à des repas, à des soins médicaux, ou à des achats de première nécessité, pour des raisons financières. La détresse des étudiants est terrible, madame la ministre déléguée.

À cette détresse économique, s'ajoute pour certains une détresse psychologique. Je veux parler des étudiants étrangers, mais également des étudiants français, dont les familles sont établies hors de France, qui n'ont pas vu leurs proches depuis des mois et des mois, parfois même depuis plus d'un an. Le prix exorbitant des billets d'avion et la fermeture des frontières leur font subir une solitude terrible, les faisant très souvent sombrer dans une dépression liée à l'isolement.

Ayant apporté récemment mon soutien à l'association AGORAé, qui vient en aide aux étudiants en difficulté, en leur distribuant des repas chauds, j'ai pu constater cette réalité : une majorité des jeunes dans le besoin sont des étudiants étrangers ou français dont les familles résident à l'étranger.

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