Intervention de Brigitte Bourguignon

Séance en hémicycle du mardi 4 mai 2021 à 21h00
Action de l'État à l'égard des plus précaires durant la crise sanitaire

Brigitte Bourguignon, ministre déléguée chargée de l'autonomie :

Merci de votre question, qui porte en particulier sur l'évaluation de la stratégie nationale de lutte contre la pauvreté. Nous ne disposons pour l'instant, de la part du comité d'évaluation de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté que vous évoquez, que de ce que j'appellerai un rapport d'étape. Ce comité fait d'ailleurs part des difficultés qu'il a rencontrées du fait notamment du « manque de données » et d'indicateurs mis à sa disposition par France Stratégie.

J'appelle aussi votre attention sur le fait que siègent à ce comité trois présidents d'associations de lutte contre la pauvreté qui ont une certaine orientation, disons-le. Nous l'avons voulu ainsi et nous devons le prendre comme tel. Le travail que vous mentionnez n'est ainsi que l'une des évaluations de la stratégie de lutte contre la pauvreté et ses effets ; il en existe d'autres. Je pense notamment à la publication de l'INSEE, en date du mois de novembre 2020, qui souligne qu'en 2019, le taux de pauvreté a diminué de 0,3 point par rapport à 2018 et que le revenu courant des ménages a nettement augmenté, soit une progression de 3,2 %, après une hausse de 2,7 % en 2018. Il s'agit donc d'une augmentation nette, soutenue tant par la baisse des prélèvements sociaux et fiscaux, que par le dynamisme des salaires et des prestations sociales.

J'évoquerai également l'étude de la DREES – direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques du ministère de la santé –, qui met en évidence l'impact positif des transferts publics, notamment celui des prestations sociales et des allocations familiales, sur les variations annuelles de niveau de vie des plus précaires. Les transferts publics ont amorti en moyenne 70 % des variations annuelles de niveau de vie des personnes d'âge actif entre 2011 et 2016.

Par ailleurs, la survenue de la crise sanitaire a fortement ralenti le déploiement de certaines mesures, comme le petit-déjeuner à l'école ou la tarification sociale dans les cantines. Elles vont retrouver, le Gouvernement s'y engage, leur trajectoire antérieure. D'autres mesures s'appliquent déjà : la complémentaire santé solidaire, la réforme « 100 % santé ».

Enfin, vous conviendrez qu'il est difficile de lutter contre la pauvreté en un an ! Il faudra des années pour que notre action produise tous ses effets, d'autant que nous agissons à la racine, dès le plus jeune âge.

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