Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du mardi 4 mai 2021 à 21h00
Action de l'État à l'égard des plus précaires durant la crise sanitaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Nous débattons ce soir de l'action de l'État à l'égard des plus précaires durant la crise sanitaire. Je ne suis pas très satisfait de la réponse que vous venez d'apporter à M. Falorni, et je vous demande à mon tour : qu'avez-vous fait, et qu'allez-vous faire, qui soit enfin à la hauteur de la crise sociale dramatique que nous vivons, à la hauteur des 300 000 emplois détruits en un an ?

Tout au long de l'année, on a fermé les bars, les restaurants, les boîtes de nuit, les lieux de culture ; cela peut s'entendre, même si je crois que l'on aurait pu faire autrement. C'était là une question sanitaire. Mais qu'avez-vous fait pour protéger tous ceux qui font vivre ces lieux pour nous toutes et tous ?

Qu'avez-vous fait pour les étudiants en galère qui y trouvaient souvent leurs petits boulots ? Vous n'avez pas même consenti la pauvre petite ouverture en faveur du RSA jeunes que nous avons proposée. Et ne me parlez pas des aides cosmétiques que vous avez imaginées, aides alimentaires ou aides au retour à l'emploi, alors qu'il n'y a plus d'emploi !

Qu'avez-vous fait pour les centaines de milliers d'intérimaires et d'extras dont les revenus dépendent de ces établissements ? Laissés sur le carreau, ils n'ont même pas eu d'année blanche, comme les intermittents, alors que la mesure serait si simple à mettre en place.

Pire encore, vous vous obstinez à maintenir la réforme des allocations chômage, mettant ainsi en place une pure et simple trappe à précarité.

Au moment où tout le pays est à l'arrêt sous vos claquements de doigts, où le Secours populaire enregistre une augmentation de 45 % de ses files d'attente, vous expliquez aux plus précaires et aux chômeurs qu'ils sont coupables de leur chômage, de leur misère et de leur crise ; et 800 000 d'entre eux vont perdre de l'argent, parfois des sommes considérables.

Vous ne semblez même pas décidés à prolonger la trêve hivernale, alors que les plus fragiles d'entre nous ont vu cette année cauchemardesque les pousser vers le précipice. Vous venez de citer des taux de pauvreté pour 2018 et 2019 dont vous êtes apparemment fière ; je crains que les chiffres pour 2020 et 2021 ne soient vraiment pas les mêmes.

Au moment où les plus riches ont vu leur fortune augmenter de 439 % en dix ans – c'est un record du monde, soit deux fois plus que les autres pays –, vous refusez de les taxer. Qu'allez-vous faire pour éviter d'ajouter de nouveaux drames sociaux, donc humains, à la catastrophe que nous vivons ?

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