Ce n'était pas gagné d'avance, et lorsqu'on voit les difficultés auxquelles nous faisons face aujourd'hui, je vous laisse imaginer ce qu'elles auraient été si le budget dont nous discutons cet après-midi n'était pas de 9,5 milliards d'euros, mais de 10 %, 15 % ou 20 % de moins.
Le deuxième élément de contexte, c'est évidemment le cadre politique dans lequel s'inscrit la politique agricole commune. Ce cadre, longuement discuté entre ministres de l'agriculture européens, a abouti à des décisions relatives notamment aux finalités de la politique agricole commune, mais aussi à l'écorégime. La France s'était fixé une ligne rouge très importante : les écorégimes, qui constituent en définitive le vecteur de la transition agroécologique, doivent être obligatoires pour tous les États membres, sans possibilité de dérogation. Il s'agit de mettre fin à la concurrence déloyale – que beaucoup d'entre vous ont soulignée – non pas uniquement avec des produits issus de l'importation, mais également avec des produits du marché commun, venant d'autres pays européens. Le socle de l'écorégime, son caractère obligatoire et l'impossibilité de dérogation en font l'un des premiers éléments – mais pas le seul, la route sera encore longue – favorisant une convergence de l'ensemble des standards. Il n'y a rien de plus épuisant que de produire de beaux produits selon des standards différents au sein d'un même marché commun.