À l'issue des consultations et concertations qui se poursuivent, j'aurai la lourde tâche d'arbitrer l'architecture globale du plan national stratégique. Quatre principaux piliers doivent guider les arbitrages que je rendrai in fine. Le premier a été évoqué par plusieurs d'entre vous, notamment le député Julien Dive : la politique agricole commune doit permettre d'assurer le revenu des agriculteurs, ce qui implique d'assumer qu'elle soit tournée vers la production. Il est essentiel de le souligner. Cela soulève de nombreuses questions essentielles, notamment quant à l'ampleur des aides apportées au travers du premier pilier, et cela explique que j'aie exprimé à plusieurs reprises mon opposition aux transferts d'un territoire à un autre, d'une région à une autre ou d'une production à une autre, comme ceux qui avaient eu lieu dans le cadre des deux dernières PAC.
Le deuxième pilier qui me guide est la souveraineté alimentaire, que plusieurs d'entre vous ont mentionnée. Cela ne vous étonnera pas, car je le dis depuis que j'ai été nommé ministre. Mes prédécesseurs en avaient également fait une ligne forte de leur action, Philippe Vigier l'a souligné. Divers types de production doivent être concernés, comme les protéines végétales. La souveraineté soulève la question de la structuration des filières, évoquée par Dominique Potier, ainsi que celle de l'innovation, absolument essentielle.
Le troisième pilier est bien sûr l'accompagnement – un mot très important – des agriculteurs dans les transitions agroécologiques. C'est l'enjeu auquel doit répondre l'écorégime, qui doit être inclusif et non pas exclusif.