Intervention de Julien Denormandie

Séance en hémicycle du mercredi 5 mai 2021 à 15h00
Stratégie nationale pour la prochaine politique agricole commune

Julien Denormandie, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Madame Battistel, la réponse que je vais vous faire vaudra pour toutes les autres questions. Le premier défi qui se présentait à nous était la consolidation du budget de la PAC et nous l'avons relevé : c'est une victoire de la France, et singulièrement du Président de la République car c'est lui, dans la discussion qui a été menée au niveau des chefs d'État et de gouvernement, qui a permis de rehausser très significativement ce budget pour qu'il soit peu ou prou stabilisé – je mets de côté les débats sur les euros courants et les euros constants.

La question est ensuite celle de la répartition : mettre plus quelque part implique de mettre moins autre part, c'est la grande difficulté de l'exercice. Je suis à peu près certain que dans les débats de cet après-midi, certains diront qu'il faut mettre plus ici, d'autres plus là. Mais où mettre moins ? Vous me direz, évidemment, que cela relève de ma responsabilité car il me revient de faire les arbitrages finaux.

Les éléments que vous avez évoqués, madame Battistel, complexifient encore plus cet exercice. La PAC repose sur deux piliers, et l'ICHN constitue l'un des éléments centraux du deuxième. Dans le cadre de la nouvelle PAC, si l'État veut maintenir les niveaux actuels du budget correspondant à cette indemnité, notamment pour ménager les transitions à travers les mesures agroenvironnementales et les mesures destinées à l'agriculture biologique, il devra dégager 140 millions d'euros supplémentaires par an pendant cinq ans. Je vous laisse imaginer quels enjeux soulève cet effort budgétaire supplémentaire au profit de notre agriculture, si tant est que le deuxième pilier soit maintenu, ce que nous souhaitons, bien sûr.

S'agissant de la production laitière, je ne voudrais pas enfoncer un coin parmi vos collègues du groupe GDR. Je soulignerai seulement les différences entre M. Jumel et M. Dufrègne, l'un appelant à soutenir fortement l'élevage laitier, l'autre l'élevage allaitant.

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