Le sujet des protéines végétales est essentiel à mes yeux, parce qu'il pose la question de notre souveraineté. Nous dépendons en effet des importations de soja en provenance du continent américain. Cette situation résulte de décisions prises à l'époque du traité de Rome, lorsque les États-Unis d'Amérique avaient accepté l'instauration d'une politique agricole commune en Europe à condition que celle-ci maintienne sa dépendance vis-à-vis des protéines végétales américaines. De discussions internationales en discussions internationales, la dépendance a perduré et il nous faut à présent, soixante ans plus tard, inverser cette tendance – d'autant qu'à la notion de souveraineté s'ajoute une question environnementale, chaque tonne de soja importée du Brésil contribuant à la déforestation.
L'Europe est un élément essentiel : nous serons d'autant plus forts que nous défendrons ces sujets à l'échelle européenne et non pas seulement nationale, y compris dans des instances relevant de secteurs autres que le secteur agricole – je pense au commerce et à la position forte défendue par la France d'un non au Mercosur, précisément pour les questions que je viens d'évoquer.