La politique agricole commune s'apprête à entrer dans une nouvelle phase caractérisée par le plan stratégique national. Établi pour cinq ans – 2023-2027 –, il devra respecter les deux piliers de la PAC à travers neuf objectifs spécifiques et sera présenté par la France et les pays voisins devant la Commission européenne en juin prochain ; l'échéance approche et les enjeux sont énormes.
Je veux aborder de nouveau la question de l'élevage bovin allaitant. L'Allier, mon département, est le deuxième producteur de France. Il semble que les conditions d'attribution et la répartition de l'enveloppe des aides couplées entre les éleveurs allaitants soient encore en cours de réflexion, voire d'arbitrage.
J'ai une question un peu technique : quelles seraient les conséquences d'un passage à une aide déterminée en fonction de l'UGB pour une exploitation de type production de broutards d'automne et une exploitation qui pratique l'engraissement en deux à trois ans des mâles et des génisses, ce qui représente un cycle beaucoup plus long ?
Quel que soit le mode de répartition, l'enveloppe consacrée à ce type d'élevage ne doit pas diminuer, ni glisser vers d'autres productions non éligibles à l'heure actuelle. Au contraire, elle devrait progresser car ces éleveurs cochent en général les bonnes cases, comme le disait un jeune éleveur de Saône-et-Loire que nous avions invité lundi soir.
Je ne cite que l'exemple des bovins allaitants, que je connais bien, mais j'aurais pu parler également des zones intermédiaires, du maintien des ICHN pour l'élevage ou encore du ratio de productivité de la filière ovine.
Pardon d'insister, monsieur le ministre, mais il en va de la survie de nos territoires d'élevage, si particuliers, et du maintien d'une agriculture respectueuse de cet environnement si riche. 700 euros par mois en moyenne, c'est ce que les éleveurs parviennent à s'accorder pour vivre ! Toute diminution des aides de la PAC viendrait amputer encore ce faible revenu : ce ne serait pas acceptable.
Enfin, vous avez dit tout à l'heure : où pourrions-nous consentir moins d'aides quand tout le monde en voudrait plus ? Plafonnez, monsieur le ministre !