Intervention de Julien Denormandie

Séance en hémicycle du mercredi 5 mai 2021 à 15h00
Stratégie nationale pour la prochaine politique agricole commune

Julien Denormandie, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Je ne m'étendrai pas sur la distorsion de concurrence, que j'ai déjà abordée à plusieurs reprises. Je me suis battu pour que le cadre politique rende les écorégimes obligatoires pour tous les États membres, car je lutte contre la distorsion de concurrence au sein du marché commun. Lorsque la France assurera la présidence de l'Union européenne, je souhaite que nous défendions cette position, y compris en dehors des frontières de l'Europe – j'en ai cité des exemples tout à l'heure. Si nous voulons mener une transition plus rapide en France, il faut absolument définir des standards de production et en faire une norme dans le monde agricole et dans ce qu'on appelle les « filières commerce ».

Vous craignez que la PAC ne devienne la variable d'ajustement budgétaire des politiques européennes. C'est précisément le risque que nous encourions en avril 2018, et contre lequel nous nous sommes battus. La France a remporté une grande victoire dans ce domaine : nous avons fait en sorte que la proposition de la Commission d'octobre 2018 soit totalement revue, et que la discussion porte sur des budgets peu ou prou équivalents à ceux d'aujourd'hui. Je le répète, la France s'est battue pour que la PAC ne devienne pas une variable d'ajustement mais reste un grand projet politique européen, comme elle l'est depuis le traité de Rome, et comme l'ont voulu les pères fondateurs de l'Europe.

J'ai défendu les zones intermédiaires depuis le jour de ma nomination, considérant qu'elles méritaient une attention toute particulière. Dans les débats actuels, certains affirment que les paiements redistributifs doivent être accrus ; or cela affecterait grandement les zones intermédiaires – c'est d'ailleurs ce qui s'est produit lors des deux dernières PAC, et qui explique que le niveau moyen de paiement de base dans les zones intermédiaires soit inférieur au niveau moyen national, et plus encore à celui de nos amis allemands. Il faut donc être extrêmement vigilant. Dans votre département de la Saône-et-Loire, madame Corneloup, l'accessibilité de l'écorégime est réelle – je pourrai vous communiquer les chiffres. Nous y veillons.

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