Une PAC plus verte, une PAC plus juste, tels sont les maîtres mots qui rythment les négociations de la future politique agricole commune pour la période 2021-2027. Cela doit se traduire clairement dans le futur plan stratégique national par la reconnaissance et la compensation à leur juste valeur des systèmes agricoles de montagne, déjà vertueux, et qui s'inscrivent pleinement dans cet objectif.
Avec 50 000 exploitations réparties sur le tiers du sol français, l'agriculture de montagne représente chaque année 8,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires, 7,2 milliards d'aménités environnementales et 250 000 emplois dans le secteur agricole et agroalimentaire. C'est aussi plus de 2 millions d'hectares de surfaces pastorales qui sont valorisés par plus de 35 000 exploitations.
La réforme de la PAC de 2015 a eu un réel effet de levier pour le développement de nos territoires : c'est d'ailleurs pour cela que la PAC de demain doit s'inscrire dans la continuité de celle d'aujourd'hui.
Or les négociations en cours dans le cadre du plan stratégique national inquiètent. Les agriculteurs et les éleveurs de montagne craignent en effet une remise en cause des aides couplées ciblées sur l'élevage, ainsi qu'une évolution du système d'évaluation des surfaces peu productives par satellite qui pourrait exclure certaines surfaces pastorales. Ils s'interrogent aussi sur le budget consacré à l'indemnité compensatoire de handicap naturel (ICHN) en zone de montagne.
Monsieur le ministre, ce sont ces inquiétudes et interrogations que l'Association nationale des élus de la montagne (ANEM) – dont je suis présidente – et l'inter-massif agricole français souhaitaient vous exprimer lors du rendez-vous que nous vous avons demandé en février dernier.