Parmi les objectifs spécifiques du plan stratégique national, on retrouve la nécessité d'assurer un revenu équitable à nos agriculteurs. C'est bien le premier enjeu pour notre agriculture, ce qui nous a conduits à accompagner l'investissement dans l'outil de production par le plan de relance, qui consacre 1,2 milliard d'euros à l'agriculture, à favoriser la diversification des activités, à protéger nos subventions PAC grâce au travail et au soutien de nos ministres et de nos députés européens et, enfin, à retravailler la formation des prix, notamment par la proposition de loi de mon collègue Besson-Moreau.
En tant qu'agricultrice en volailles plein air, j'ai une conviction qui m'anime depuis trente ans : tout dépend de la capacité de notre agriculture à monter en gamme. Nous avons déjà progressé et nous continuerons à le faire ; je sais que la transformation de la ferme France avance à grands pas et nous devons en féliciter les hommes et les femmes du monde agricole. Malgré cela, si le consommateur n'a pas les clés de lecture pour favoriser les produits qui rémunèrent bien leurs agriculteurs, nous continuerons de faire face à un double problème : celui de la course aux prix bas et celui de la captation de la valeur ajoutée par l'aval.
Je sais, monsieur le ministre, que vous avez suivi et soutenu le travail de ma collègue Célia de Lavergne et de l'ensemble des députés du groupe travaillant sur le titre V, « Se nourrir », pour développer, à l'occasion de la future loi Climat, un affichage indiquant aux consommateurs la part de la valeur ajoutée revenant à l'agriculteur. Peut-on dès lors compter sur votre soutien pour intégrer ce dispositif d'affichage à la proposition de loi Besson-Moreau ? Car sans cette colonne vertébrale, j'ai peur que le plan stratégique national n'atteigne pas ses objectifs économiques.