Intervention de Julien Denormandie

Séance en hémicycle du mercredi 5 mai 2021 à 15h00
Pac 2021-2027 : enjeux du plan stratégique national

Julien Denormandie, ministre de l'agriculture et de l'alimentation :

Vous avez mille fois raisons. Dans le contexte actuel, certains domaines de notre agriculture dépendent du soutien apporté par la PAC. L'ICHN et les aides couplées, dont nous avons beaucoup parlé cet après-midi, y contribuent : ce sont des outils qui, dans le cadre de la PAC, peuvent aider à créer de la valeur et pour ma part, je crois profondément qu'on ne peut le faire qu'en commençant par soutenir le développement de filières. De nouveaux dispositifs, les programmes opérationnels, ont aussi été créés au sein de la PAC et les éleveurs peuvent choisir de les adopter.

Ensuite, créer de la valeur se fait aussi en rémunérant la valeur qui existe mais qui n'est pas suffisamment reconnue par les intermédiaires ou, à la fin du processus, par le consommateur – cela renvoie au débat que nous aurons en juin à propos d'ÉGALIM.

Enfin, comme je le disais, la création de valeur peut également être soutenue par la structuration des filières agricoles – de l'amont à l'aval –, qui passe par les labels. Je prends un exemple : aux états généraux de l'alimentation (EGA) – vous êtes nombreux à y avoir participé et je vous en remercie –, nous nous étions fixé l'objectif de parvenir à 40 % de produits bovins estampillés Label rouge en 2022. À ce moment-là, 3 % l'étaient ; aujourd'hui, le chiffre n'a pas évolué – il est encore de 3 %.

J'ai pourtant beaucoup poussé en ce sens et les acteurs de la filière le savent très bien ; la faute n'en incombe pas à l'un ou à l'autre mais bien à la filière dans son ensemble, de l'amont à l'aval, jusqu'à la distribution. Dans le cadre du plan de relance, j'ai introduit un financement de 50 millions d'euros pour les structurations de filières. Je pousse pour que cela se fasse ! J'étais à Lezoux avec le président Chassaigne pour lancer la feuille de route dite de Lezoux, qui vise à structurer la filière bovine au niveau du territoire. Depuis lors, nous l'avons déclinée dans d'autres territoires : je pousse au maximum !

Finalement, vous avez raison : nous devons réussir à soutenir le secteur à l'aide des outils qui sont à notre disposition ; la réforme de l'UGB bovine doit aussi permettre d'aller dans ce sens. Nous devons également nous battre pour une juste rémunération des éleveurs dans le cadre de la loi ÉGALIM, et nous attacher à créer de la valeur ajoutée au sein de la filière. J'ai parfois été un peu raillé à cause de mon appel à la consommation de jeunes bovins dans les cantines scolaires. Mais enfin, dans les cantines de nos territoires d'élevage, on sert parfois de la viande importée ! Voilà la réalité ! En France, on consomme très peu de viande issue de la voie mâle, donc très peu de jeunes bovins, alors qu'elle serait idéale pour les cantines scolaires. Il faut soutenir partout la filière française ; ce débouché n'est qu'un exemple mais je crois qu'il est assez parlant.

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