Les temps sont difficiles pour les Français, pour de nombreux entrepreneurs qui font face à un contexte d'incertitudes, et pour les salariés qui ont perdu ou craignent de perdre leur emploi. Au nom de mon groupe, je tiens à saluer l'ensemble des Français qui redoublent d'efforts malgré les difficultés. Le Gouvernement est à leurs côtés. C'est la raison pour laquelle il était important de mettre en place un ambitieux plan d'aides.
Face à la crise, la réponse du Gouvernement a été rapide, complète et efficace. Nous devons le saluer. Nous avons fait le choix de mettre en place à la fois un plan d'aides pour permettre aux entreprises de survivre et un plan de relance et d'investissements afin de préparer l'avenir. Ces aides concernent tous les secteurs et prennent la forme de différents leviers : fonds de solidarité, chômage partiel, prêts garantis par l'État et aides sectorielles spécifiques. Nous avons fait évoluer ces aides en fonction du contexte sanitaire et économique, mais aussi des remontées du terrain.
Aussi, malgré les fragilités liées à la période que nous vivons, notre économie commence à retrouver quelques couleurs. La France est l'un des seuls pays de la zone euro à afficher un taux de croissance positif au premier trimestre de 2021. Une reprise semble donc s'amorcer, les campagnes de vaccination permettant aux entreprises d'envisager l'avenir avec sérénité. Ce rebond s'explique aussi par le fait que nous avons mis en place l'un des plans les plus ambitieux de la zone euro, ce dont nous pouvons être fiers. Il ne suffit évidemment pas de dépenser des milliards, nous devons aussi nous assurer que les aides sont effectives. Aussi notre groupe a-t-il suscité ce débat, afin d'échanger sur les réactions qui nous parviennent du terrain.
Si nous saluons à la fois la réactivité du Gouvernement face à la crise et l'ambition des plans d'aides et de relance, nous souhaiterions quand même vous faire part de quelques points d'alerte.
Premier point d'alerte : les délais de paiement du fonds de solidarité. Certaines entreprises nous ont signalé des lenteurs qui ont contribué à une tension sur leur trésorerie, notamment dans les petites structures. Deuxième point d'alerte : certaines entreprises multi-établissements peuvent se retrouver exclues des dispositifs parce que le chiffre d'affaires d'un établissement en fait sortir un autre des critères d'aide. Troisième point d'alerte : certains secteurs restent en difficulté malgré les aides car la nature de leur activité ne permet pas une reprise à court ou long terme. Je reçois régulièrement des messages et appels d'entrepreneurs du secteur de l'événementiel, par exemple, qui sont dans une situation de grande détresse.
Enfin, nous souhaiterions appeler votre attention sur la question des stocks saisonniers, notamment dans les secteurs de l'habillement et des articles de voyage. C'est un sujet de préoccupation pour de nombreux commerçants, auquel le Gouvernement a répondu par plusieurs annonces, notamment celle du versement d'une aide sectorielle. Nous souhaiterions avoir quelques précisions sur la mise en place de ce dispositif en termes de montants et de calendrier.
Monsieur le ministre délégué chargé des petites et moyennes entreprises, je sais que vous êtes pleinement conscient de ces problèmes et que vous vous évertuez à trouver des solutions pragmatiques, comme vous l'avez fait pour les cafés, hôtels et restaurants. Nous avons d'ailleurs eu l'occasion de travailler ensemble sur ces sujets. Je souhaite que nos discussions se poursuivent dans le même état d'esprit.
Les prochaines semaines seront marquées par l'accélération de la campagne de vaccination et par la réouverture progressive des différents secteurs d'activité. Elles sont porteuses d'espoir, mais il ne faut pas baisser la garde. C'est pourquoi je terminerai mon intervention en faisant deux propositions d'ordre général.
Tout d'abord, la sortie des aides doit se faire de la manière la plus progressive possible, en tenant compte des spécificités des secteurs économiques et des territoires. Les entreprises sont encore très fragiles malgré le rebond qui se profile. La sortie des aides devra donc se faire avec un accompagnement au cas par cas.
Ensuite, nous devons tirer profit du contexte pour effectuer une transition progressive d'un système d'aides vers une stratégie d'investissements dans l'avenir. C'est un chantier que le Gouvernement a déjà engagé en ce qui concerne les batteries et l'hydrogène. Nous pouvons encore aller plus loin pour améliorer la compétitivité globale de nos entreprises, nécessaire pour garantir notre souveraineté. Nous soutiendrons donc toute initiative en ce sens. Lors de l'examen du premier projet de loi de finances rectificative pour 2021, notre groupe déposera des amendements concordant avec cette vision.