Monsieur le ministre délégué, vous avez présenté en septembre dernier un plan de relance de 100 milliards d'euros visant à éviter que la crise sanitaire ne provoque un effondrement total de notre économie. L'ensemble des aides ont été appréciées par les forces économiques de notre pays et les nombreux programmes mis en place ont permis de maintenir à flot notre économie. Il reste cependant deux sujets majeurs : celui de l'industrie et celui des commerces de proximité et des restaurateurs.
Je commencerai par l'industrie. En consacrant 35 milliards d'euros à l'industrie, le plan de relance met l'accent sur un secteur qui peine à être compétitif en France. Dans le milliard d'euros supplémentaire débloqué en mars dernier, 600 millions d'euros de crédits d'impôt sont destinés à encourager les entreprises industrielles à investir dans les technologies numériques, 150 millions d'euros supplémentaires à leur permettre d'agrandir leurs usines et 250 millions d'euros à relocaliser leurs établissements en France. Ce regain d'aide au secteur industriel ne peut être que salué et encouragé, mais alors que l'un des objectifs du plan de relance est de préparer notre pays aux défis des prochaines décennies, force est de constater que les obstacles sont nombreux pour notre tissu industriel. À ce propos, monsieur le ministre délégué, pourquoi la création d'emplois est-elle le premier critère d'obtention de ces aides ? Quid des plus petites entreprises, souvent novatrices et situées dans nos territoires ruraux ? Quid de la pérennisation de l'emploi dans certains secteurs d'activités ou certains secteurs géographiques ?
Notre déficit commercial est colossal – nos exportations se sont réduites de 82 milliards d'euros ! –, notre endettement record, notre taux de chômage ne baisse pas et notre industrie est en déshérence. Celle-ci a tellement été montrée du doigt que nous n'avons plus de stratégie industrielle. Il aura fallu une pandémie mondiale et des confinements successifs pour que nous prenions conscience de notre immense dépendance aux importations. Nous ne maîtrisons plus nos chaînes d'approvisionnement, ce qui est catastrophique.