Intervention de Florence Parly

Séance en hémicycle du mercredi 5 mai 2021 à 21h00
Loi de programmation militaire et ses conséquences pour l'indépendance de la france

Florence Parly, ministre des armées :

Avant d'aborder le sujet qui est au cœur de notre débat, je voudrais rendre hommage à la mémoire d'un de nos policiers dont nous avons appris ce soir qu'il avait été mortellement blessé en intervention à Avignon. J'adresse mes pensées à sa famille, à ses proches et à ses collègues de la police nationale, à nouveau endeuillée.

Il y a près de trois ans, ici-même, vous avez approuvé à une très large majorité la loi de programmation militaire pour les années 2019 à 2025. Ensemble, nous avions choisi l'ambition de la remontée en puissance de nos armées, conscients qu'il s'agissait de la seule voie pour garantir la défense des Français demain. Nous construisons les armées des cinquante prochaines années.

Vous le savez aussi bien que moi, bâtir et entretenir un outil militaire est un travail de long terme. C'est aussi un acte éminemment politique vis-à-vis de nos concitoyens comme de nos partenaires ou de nos adversaires. Le Président de la République a posé en 2017 les fondements de cet acte politique, qui s'est traduit et incarné dans le budget de la défense voulu par le Gouvernement et que, chaque année, vous avez confirmé.

Depuis trois ans, ressources et objectifs de la programmation sont respectés. C'est suffisamment rare pour être souligné. Depuis trois ans, vous avez adopté des budgets conformes à la loi de programmation militaire à la lettre. C'est inédit. Depuis quatre ans, nous avons exécuté chaque budget conforme à la loi de finances initiale à l'euro près. C'est historique. Aujourd'hui nos armées disposent de 18 milliards d'euros de plus qu'en 2017. Cela n'était jamais arrivé au XXIe siècle, pour ne pas dire depuis plus de cinquante ans.

Respect de la LPM et de ses objectifs : c'est cette volonté que je veux réaffirmer ce soir et que j'ai déjà eu l'occasion d'exprimer hier devant vos collègues de la commission de la défense nationale et des forces armées.

En investissant comme nous l'avons fait et comme nous continuerons à le faire, nous faisons le choix, souhaité par beaucoup de nos concitoyens, de la souveraineté industrielle, de la recherche et de l'innovation. Nous faisons aussi le choix de l'emploi et de la cohésion sociale car nos armées sont un formidable générateur de compétences pour notre pays, capable d'ouvrir des chemins à des dizaines de milliers de jeunes. Nous faisons enfin le choix de la sécurité des Français et de la sécurité collective.

Pour atteindre ces objectifs jusqu'au bout, la loi de programmation militaire doit pouvoir s'adapter à l'évolution des menaces et se nourrir des enseignements que nous tirons des conflits les plus récents. C'est pourquoi, à la suite de l'actualisation de la revue stratégique ou, pour le dire plus simplement, après avoir mis à jour notre appréciation des menaces, nous avons entamé un travail de réflexion sur les pistes d'ajustement de la LPM.

Mais, avant de vous en dire davantage, je veux réaffirmer devant vous que l'ambition de la LPM est intacte. Les ajustements auxquels nous travaillons s'inscrivent pleinement dans les priorités que nous avions identifiées ensemble en 2018 : poursuivre la remontée en puissance de nos armées, approfondir la construction de l'autonomie stratégique et de la souveraineté européenne, consolider notre base industrielle et technologique de défense, bâtir un modèle d'armée complet et, enfin, poursuivre les réformes à hauteur d'homme pour améliorer les conditions de vie et d'engagement des femmes et des hommes de ce ministère. Le capital humain de nos armées est inestimable et mérite une attention soutenue. Le cap sera fermement conservé, soyez-en assurés.

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